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Biosimilaires : les erreurs commises avec la substitution générique sur le point de recommencer ?
Les travaux sur la « substitution biosimilaires » menés avec l’ensemble des acteurs concernés (Assurance maladie, industriels, médecins, pharmaciens, associations de patients…) sous la houlette du ministère de la Santé tirent à leur fin. Alors qu’un dispositif est attendu dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2022, présenté officiellement le 24 septembre prochain, les échanges de la dernière réunion sur le sujet, le 10 septembre, est loin de faire consensus auprès des syndicats pharmaceutiques. Ce dispositif reposerait notamment sur l’existence de deux listes distinctes de molécules, l’une pour l’interchangeabilité des médecins au vu du nom du médicament interchangé à l’hôpital et prescrit sur l’ordonnance de sortie, l’autre (non encore validée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) pour la substitution des pharmaciens, mais sans aucun croisement possible entre les deux listes.
Les jeux sont-ils faits ? En effet, une liste de six spécialités interchangeables a déjà été établie, dans le cadre de l’avenant 9 à la convention médicale signée le 30 juillet. Il s’agit de : Enbrel, Humira, Forsteo, Gonal-F, Lovenox et Novorapid.
« Les médecins ont pris les bonnes molécules, toutes celles qui sont faciles à substituer par le pharmacien », déplore Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Il ajoute : « Ce n’est pas une bonne idée d’opposer les professionnels de santé entre eux, ces listes sont contreproductives, alors qu’il faut jouer la complémentarité entre les acteurs autour d’un objectif commun ». Mais surtout, elles auront des effets induits très négatifs sur les stocks des pharmacies : « Sur l’enoxaparine, cela va nous obliger à détenir toutes les marques de cette molécule », illustre-t-il.
Le pharmacien correspondant, la solution ?
A l’heure de l’interprofessionnalité, Fabrice Camaioni, président de la commission métier pharmacien à la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), s’étonne que l’on reproduise les mêmes erreurs qu’avec les génériques au démarrage de la substitution en 1999, alors que « tout est tellement naturel avec le pharmacien correspondant et la dispensation protocolisée », remarque-t-il. La FSPF soutient une substitution à une seule vitesse. Quel que soit le terme employé, « l’interchangeabilité ou la substitution doit s’inscrire dans le cadre d’un dialogue associant le patient, le pharmacien correspondant désigné par lui et le médecin afin de créer les conditions d’une confiance durable sur les biosimilaires délivrés à l’officine », plaide-t-il.
Comme pour les médecins hospitaliers, les syndicats pharmaceutiques réclament une incitation financière calquée sur celle des génériques (marge biosimilaire = marge princeps).
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