Biosimilaires : le pharmacien exclu de la substitution

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Biosimilaires : le pharmacien exclu de la substitution

Publié le 25 octobre 2019
Par Anne-Charlotte Navarro, Francois Pouzaud et Anne-Hélène Collin
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Finalement, les amendements au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020 permettant aux pharmaciens de conserver un rôle dans la substitution des biosimilaires ont été rejetés ou retirés. Les députés ont voté, ce 25 octobre, la suppression de l’article L. 5125-23-3 du Code de la santé publique octroyant au pharmacien le droit de substitution des médicaments biologiques, droit qui n’est jamais entré en vigueur faute de décret, mais qui alimente un débat judiciaire devant le Conseil d’Etat.

Pour Olivier Véran, rapporteur du projet de loi, cette suppression fait suite « aux vives réserves émises par l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) en 2016 sur ce sujet ». La ministre de la Santé Agnès Buzyn, présente lors des débats, a expliqué ne pas justifier ce retrait par des « questions d’ordres juridiques, mais par des raisons de santé publique », notamment « l’impératif de qualité et de sécurité des soins apportés aux patients. Nous voulons repartir d’une page blanche pour retravailler avec les patients, les médecins et les pharmaciens. Nous ne voulons pas que les erreurs des génériques se reproduisent ». Les autres articles du PLFSS ne remettent pas en cause l’importance des biosimilaires, notamment à l’hôpital.

Un an de perdu pour la FSPF

Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), prend acte avec satisfaction de l’annonce d’Agnès Buzyn lors des débats parlementaires. En revanche, pour Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), cette déclaration laisse un goût amer. « On va perdre un an, alors que l’on aurait pu prendre des amendements de bon sens pour réhabiliter le droit de substitution du pharmacien. » 

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Rien n’est encore joué. Le texte sera prochainement examiné au Sénat.