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Bientôt l’heure du cannabis à visée thérapeutique
Le « cannabis thérapeutique » n’existe peut-être pas pour l’Académie nationale de pharmacie, mais qu’importe son nom : le cannabis sera bel et bien utilisé à des fins thérapeutiques et l’expérimentation débutera sur tout le territoire dès le début de 2020, a annoncé l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), le mercredi 19 juin. Son emploi sera limité à 5 indications (douleurs neuropathiques réfractaires aux thérapies accessibles, certaines formes d’épilepsie sévères et pharmacorésistantes, soins de support en oncologie, situations palliatives, spasticité douloureuse de la sclérose en plaques ou autres pathologies du système nerveux central) chez l’adulte (hormis la femme enceinte ; les femmes en âge de procréer auront une contraception efficace) mais aussi chez l’enfant si le rapport bénéfice/risque est favorable. Le cannabis sera initialement prescrit par des spécialistes exerçant dans des centres et des structures de référence pluridisciplinaires et délivré par des pharmacies à usage intérieur (PUI). Une fois le traitement stabilisé, il pourra être renouvelé par tout médecin et délivré en officine, à condition pour les professionnels de santé d’avoir suivi une formation spécifique. Si la participation des médecins se fait sur la base du volontariat, la question n’était pas encore tranchée pour les pharmaciens. Sous quelle forme consommer ce cannabis ? Loin, l’image d’Épinal du patient fumant un joint : la fumée de combustion est néfaste. Des préparations pharmaceutiques ou des extraits, à effet immédiat (formes sublinguales et inhalées, dont huiles et fleurs de cannabis pour vaporisation) et prolongé (solutions buvables et capsules d’huiles), sont préférés. Les dosages de tétrahydrocannabinol (THC) et de cannabidiol (CBD) seront exprimés en ratio THC/CBD : 1/1, 1/20, 1/50, 5/20 et 20/1. La posologie sera adaptée en fonction des titrations. Pour assurer le suivi des patients, l’ANSM mettra en place un registre national électronique exhaustif, obligatoirement complété par les médecins, qui permettra également de recueillir les premières données cliniques françaises d’efficacité et de sécurité. Quant à la matière première, « ce seront des produits importés après appel d’offres via des producteurs étrangers déjà en place qui proposent des préparations aux normes des bonnes pratiques de fabrication européennes », confie le Pr Nicolas Authier, président du comité d’experts sur le cannabis à visée thérapeutique. Les produits conserveront le statut de stupéfiant, avec les règles qu’il impose : ordonnance sécurisée (limitée à 28 jours), inscription à l’ordonnancier, conservation dans un coffre. Les conclusions définitives sont attendues pour 2021, après 12 mois d’expérimentation. §
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