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Bercy beaucoup

Publié le 13 septembre 2014
Par Laurent Lefort
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« Moi je le dis, je ne suis pas favorable à une évolution de ce type-là », a expliqué Marisol Touraine à Guillaume Durand le 10 septembre*. De quelle évolution s’agit-il ? De la vente des médicaments hors pharmacie et, sur ce point, reconnaissons qu’elle ne change pas d’avis. Rappelant qu’un rapport (celui de l’IGF en l’occurrence) le préconise, la ministre répond qu’elle ne sait cependant pas si Bercy est tenté. Eh bien si, Madame la Ministre, Bercy est bel et bien tenté. Le texte du projet de loi « croissance et pouvoir d’achat », rédigé du temps de Montebourg, circule. Morceaux choisis.

Concernant l’ouverture du monopole, une modification du Code de la santé publique fait partie des dispositifs envisagés pour créer un nouveau chapitre intitulé « Vente de médicaments et produits relevant du monopole du pharmacien en dehors des officines de pharmacie ». Optimiser le réseau officinal ? Cela suppose pour Bercy d’adopter des mesures vraiment pas piquées des hannetons. Comme ouvrir le capital à d’autres personnes que les pharmaciens « à l’image de ce qui se pratique pour les cliniques privées », avec la possibilité à terme de créer des chaînes de pharmacie.

Argument bienfaiteur avancé : « cette évolution correspondrait au besoin d’une riposte collective de la pharmacie d’officine aux grandes surfaces, mais surtout à la vente sur Internet et au besoin de retrouver une influence plus grande dans la chaîne de valeur vis-à-vis des producteurs de médicaments ». Ou comment détourner à son avantage les objections soulevées par la profession.

* LCI Matin-Radio classique. Interview visible sur la page Facebook du « Moniteur des pharmacies ».

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