Belgique, Suisse, Québec : un tour d’horizon des nouvelles missions

© En Belgique, en Suisse et au Québec aussi, les nouvelles missions des pharmaciens ne cessent d’évoluer - CGinspiration/iStock

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Belgique, Suisse, Québec : un tour d’horizon des nouvelles missions

Publié le 20 janvier 2021
Par Matthieu Vandendriessche
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Un état des lieux des missions officinales en Belgique, en Suisse et au Québec était proposé lors d’une conférence en ligne le 19 janvier par l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) Pharmaciens d’Ile-de-France.

En Belgique et en Suisse, ces nouvelles missions sont très proches de celles qui ont été mises en place en France.

« Depuis 2017, les Belges peuvent être accompagnés par un pharmacien de référence. Cela permet par exemple de mettre à jour le schéma de médication à chaque modification de traitement », explique Anne Roussille, pharmacienne à Mons, en Wallonie. Tout comme en France, les patients disposent d’un dossier pharmaceutique qui enregistre les médicaments délivrés. Des accompagnements sont également possibles, portant sur l’asthme, le diabète et prochainement la polymédication. Autres évolutions à venir : le dépistage organisé du diabète, la réconciliation médicamenteuse (appelée conciliation médicamenteuse en France) et la révision médicamenteuse, en lien avec le médecin.

La Suisse compte 26 cantons et chacun dispose de sa propre loi sanitaire. Depuis janvier 2019, les pharmacies peuvent délivrer des médicaments de prescription obligatoire sans ordonnance. Des listes officielles ont été établies par un groupe d’experts et les pharmaciens s’y réfèrent. Cela concerne la contraception d’urgence, les dermatoses ou encore les difficultés d’endormissement. « Lorsque le pharmacien effectue cette délivrance, c’est le patient qui paie de sa poche », relate Delphine Rifat, pharmacienne dans le canton de Genève.

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A noter que les pharmaciens pratiquent également des tests de la fonction pulmonaire, de la fonction cardiaque et le dépistage du cancer du côlon. Les officines suisses vaccinent contre la grippe saisonnière depuis 2015. Selon les cantons, elles peuvent assurer de leur propre chef l’injection d’autres vaccins comme celui de l’encéphalite à tiques et du ROR dans le canton de Genève.

Au Québec, les pharmacies ont plus d’amplitude dans leur pratique professionnelle. « Cela vient du fait que depuis les années 2000, il y a moins de médecins, des difficultés d’accès à la consultation et aux urgences », explique Thomas Weil, pharmacien français adjoint à Montréal.

Depuis 2015, la loi 41 permet aux officinaux de prolonger les ordonnances médicales jusqu’à un an, substituer en cas de rupture d'approvisionnement ou même ajuster une posologie si nécessaire. « On ne fait pas de diagnostic mais une prescription thérapeutique adaptée. C'est aussi par exemple prescrire un sevrage tabagique qui sera remboursé par les assurances au patient. » De même, le pharmacien est en capacité de prescrire un médicament lorsque le diagnostic est connu par exemple dans le cas d’une rhinite allergique, d’herpès labial, d’acné mineure, d’hémorroïdes ou de cystites simples. Cependant, la dernière consultation médicale ne doit pas excéder un an.

Selon la loi 31 promulguée en 2020, les officinaux sont en capacité de prescrire tous les examens médicaux et analyses biologique nécessaires au suivi thérapeutique du patient, comme un électrocardiogramme ou un antibiogramme. « Le pharmacien doit suivre une formation obligatoire pour s’inscrire dans cette démarche où il doit être capable de documenter sa prescription. Il n’est pas obligé de faire mais on lui demande de bien faire ce qu’il fait. Sinon il peut y avoir de lourdes conséquences. » Ces actes pharmaceutiques sont couverts par les assurances.

Autre avancée de la loi 31 : les pharmaciens du Québec peuvent prescrire un vaccin et l’administrer dès l’âge de 8 ans.