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Avenir de la profession : l’USPO appelle à la mobilisation
Dégradation de l’économie des officines, pénuries de médicaments, manque de personnels, économies prévues sur les médicaments… Autant de motifs qui poussent l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) à appeler les pharmaciens à se mobiliser dans les prochaines semaines.
Le 6 octobre 2023, lors de son point hebdomadaire, Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO, a dressé un tableau sombre de la situation économique du réseau officinal. Ainsi, les charges de l’officine ont encore augmenté alors que l’excédent brut d’exploitation (EBE) a chuté de – 10 % par rapport à l’année dernière. Selon une enquête de l’USPO lancée en septembre dernier, 78 % des officines ont vu leur trésorerie se dégrader depuis début 2023. Les pénuries de médicaments s’installent et obligent les pharmaciens à passer 12 heures par semaine à gérer les ruptures d’approvisionnement. Ce qui coûte à l’officine 25 000 € par an selon le syndicat. Sans oublier les difficultés de recrutement que les 1 400 places vacantes en 2e année de pharmacie cumulées sur les 2 dernières années et une réforme du 3e cycle toujours en attente ne devraient pas améliorer.
1 milliard d’euros
A tout cela, s’ajoutent des perspectives peu réjouissantes : des économies de 1 milliard d’euros sur les médicaments et dispositifs médicaux prévues dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2024, avec en plus 500 millions d’euros d’économies sur les volumes pour les deux ans à venir (300 M€ en 2024 et 200 M€ en 2025). Et l’éventualité d’une baisse des remises génériques de 40 % à 20 % qui, si elles ne sont pas intégrées au PLFSS, restent d’actualité pour le gouvernement.
Pour faire face à cette situation et revenir à l’équilibre, les pharmacies auraient besoin d’un milliard d’euros. « Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie, a toussé lorsque j’ai évoqué ce chiffre lors d’une réunion bilatérale qui s’est déroulée cette semaine », rapporte Pierre-Olivier Variot. Les négociations conventionnelles sur l’avenant économique s’annoncent donc difficiles. D’autant qu’elles risquent de s’ouvrir moins vite que prévu, à savoir fin novembre.
Actions graduées dans le temps
De fait, l’USPO se joint au mot d’ordre de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) de mobilisation. Le Conseil d’administration de l’USPO a donc approuvé un programme d’actions graduées dans le temps. En octobre, il s’agit de sensibiliser les patients et les élus locaux en apposant des affiches dans les officines pour les alerter. En novembre, les pharmaciens seront invités à « habiller de noir » leurs pharmacies. Cela pourra prendre diverses formes : extinction des croix vertes, brassard noir sur les blouses de travail, crépon noir dans les officines. Enfin, s’il le faut, une grève pourra être lancée.
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