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Attali prescrit une cure d’austérité pour les malades

Publié le 23 octobre 2010
Par Arnaud Cristinelli
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Tous ruinés dans 10 ans ? Le titre du dernier livre de Jacques Attali pourrait bientôt s’appliquer au porte-monnaie des patients. A la tête de la Commission pour la libération de la croissance française, l’économiste a rendu son second rapport le 15 octobre.

La nouvelle mouture, qui cible les dépenses de Sécurité sociale, a pour objectif d’économiser 11 milliards d’euros en 3 ans. Pour y parvenir, la commission propose des mesures drastiques tel le déremboursement intégral de tous les médicaments au service médical rendu jugé faible (vignettes bleues et orange), pour une économie annuelle estimée à un milliard d’euros. Autre proposition choc : une participation financière, sous condition de ressources, des patients atteints d’une affection de longue durée (ALD). En parallèle, le rapport préconise une plus grande précision des critères médicaux d’admission de toutes les ALD.

Vers la fin du numerus clausus ?

A terme, le principe d’exonération pourrait être remis en cause avec la possibilité d’un « bouclier sanitaire ». Son principe ? Assurer une prise en charge à 100 % des dépenses de santé pour toutes les pathologies à partir d’un seuil fixé en fonction des revenus. Ce bouclier se substituerait à tous les systèmes d’exonération existants, ALD y compris, pour plus d’équité entre les patients. Ce principe d’égalité a également guidé la commission qui souhaite progressivement mettre fin au numerus clausus pour les médecins et les pharmaciens. Le but est d’éviter « un rationnement de l’offre de soins préjudiciable aux patients » et « une hausse des tarifs sans améliorer la situation des professionnels de santé ».

Le rapport n’évoque pourtant pas les conséquences futures sur la répartition territoriale des officinaux.

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