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Ardennes : Le tour de garde qui divise

Publié le 10 avril 2004
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Depuis quelques semaines les pharmaciens de la Pointe des Ardennes (une bande de terre française qui s’enfonce profondément dans la Belgique) ont adopté un tour de garde d’un nouveau genre.

Les nouvelles dispositions ont été prises pour s’harmoniser avec l’organisation des urgences médicales entre les villes de Givet, Fumay et Revin. Ainsi, lorsque les gardes de week-end sont assurées par un médecin d’une de ces localités, c’est un pharmacien du même secteur qui est de permanence, de façon à réduire la fréquence des astreintes. Un système qui divise les pharmaciens de la région.

« Nous avons calqué nos tours de garde sur celui des médecins, ce qui nous semble logique, d’autant que le week-end les vraies urgences sont rares…, explique Rémy Vexlard, titulaire à Givet. Nous partagions les gardes entre six, aujourd’hui nous sommes neuf ou dix. Il est plus agréable de passer son dimanche en famille plutôt que derrière son comptoir pour y accueillir tout au plus cinq patients. »

« Il est vrai que si on raisonne uniquement au niveau du portefeuille, les gardes de week-end, lorsque le médecin de service n’est pas sur le secteur, ne sont pas rentables, mais elles font parties du service que nous nous devons de rendre », déclare, en contrepoint, Luc Teclef, également installé à Givet.

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Ce dispositif, mis en place pour six mois, irrite certains patients. Les distances entre les trois villes se comptent en dizaine de kilomètres, or il s’agit d’une zone fortement affectée par le chômage et à la population vieillissante.