Allemagne : Les officinaux prêts pour la Coupe du monde

Dans les douze villes allemandes où se dérouleront les matches de la Coupe du monde de football, les pharmacies mettent en avant leurs compétences linguistiques pour accueillir le million de supporteurs étrangers attendu. A Cologne, qui va vivre à l’heure brésilienne, 5 000 supporteurs sont attendus. C’est tout naturellement que les pharmaciens ont décidé d’éditer et de distribuer des plaquettes d’informations en portugais : adresses de médecins et de dentistes, prévention contre le sida…

« Tout le monde reconnaît une pharmacie et peut s’y renseigner. Nous utilisons notre visibilité, ce qui n’est pas possible pour les autres professionnels de santé », remarque le porte-parole régional de l’ABDA. L’équivalent de notre ordre dédie d’ailleurs la Journée nationale de la pharmacie (22 juin) aux accidents et aux pathologies du sport. En pleine fièvre footballistique, les pharmaciens informeront le grand public sur les conséquences d’une mauvaise pratique. « Nous enregistrons 1,5 million d’accidents sportifs par an et le foot arrive en première position », affirme Annette Rogalla, chargée de communication à l’ABDA.

En Saxe-Anhalt, ils seront plus d’une cinquantaine à se réunir sous un chapiteau pour proposer conseils de prévention et formation aux premiers soins sous une forme ludique. Quant à Linda, ce groupement de 1 300 pharmacies allemandes, il a choisi de sponsoriser en août et septembre 2006 le quatrième Championnat du monde de football pour handicapés.

Mais pour nombre d’officinaux, la Coupe du monde suscite un certain agacement. Tasses et boîtes de pastilles à l’effigie de Goleo, la mascotte de la compétition, drapeaux et fauteuils gonflables sont certes prétexte à doper les ventes ces deux prochains mois, mais certains estiment, comme Michael Hochheinz, titulaire à Karlsruhe, que ce mercantilisme dépasse la dose prescrite : « Il y aurait même un côté malsain à insister sur les prouesses sportives auprès de nos clients âgés ou malades. » Les pharmaciens allemands ont l’art du tacle viril.