Aide médicale d’État : le gel des crédits acté

© Getty Images

Socioprofessionnel Réservé aux abonnés

Aide médicale d’État : le gel des crédits acté

Publié le 31 janvier 2025
Par Christelle Pangrazzi
Mettre en favori
La commission mixte paritaire (CMP), composée de sept députés et sept sénateurs, a approuvé une baisse des crédits consacrés à l’Aide médicale d'Etat (AME) de 111 millions d’euros par rapport au projet de budget initial.

L’accord survient après de vives tensions entre la droite et le gouvernement. Le Sénat, où la droite est majoritaire, avait proposé une coupe de 200 millions d’euros, mais c’est finalement la proposition modérée du député Renaissance, David Amiel, qui a trouvé un consensus.

Les socialistes, qui militaient pour une augmentation des crédits de l’AME d’environ 9 % par rapport à 2024, ont dû se résoudre à soutenir la version des macronistes, redoutant qu’une proposition plus drastique des sénateurs ne prenne le dessus.

Une victoire pour les socialistes, une défaite pour les opposants

Par ailleurs, la commission a rejeté une réforme des critères d’accès à l’AME, votée par le Sénat, qui prévoyait de soumettre certaines prestations « non urgentes » à un « accord préalable » de l’Assurance maladie. Cette mesure aurait eu pour effet de restreindre l’accès aux soins. Pour les parlementaires socialistes, c’est une victoire. « Les critères de l’AME restent inchangés », a déclaré Patrick Kanner, chef des sénateurs PS, soulignant que cet amendement, adopté avec les voix des macronistes contre la droite et le Rassemblement national, était une nette avancée.

Une colère qui monte chez les opposants

Dans le camp opposé, Jean-Philippe Tanguy, responsable RN sur le budget, n’a pas caché sa frustration : « C’est définitif, les LR n’ont rien obtenu sur l’immigration ! », a-t-il réagi sur X, le réseau social anciennement connu sous le nom de Twitter.

Les Insoumis, eux, ont vivement critiqué l’attitude des socialistes, accusant la majorité présidentielle de faire des concessions à l’extrême droite. « La Macronie et ses alliés coupent dans l’AME ! L’extrême droite gouverne-t-elle ? » a dénoncé Aurélien Le Coq, membre de la CMP et figure des Insoumis, sur le même réseau.

Publicité

Un dossier toujours aussi sensible

Cette décision sur l’AME, qui touche aux enjeux sensibles de l’immigration et de l’accès aux soins pour les immigrés en situation irrégulière, continue de diviser les partis, alors que le gouvernement tente de maintenir un fragile équilibre budgétaire.