Aide à mourir : le rôle du pharmacien doit être mieux défini

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Aide à mourir : le rôle du pharmacien doit être mieux défini

Publié le 15 mai 2024
Par Sana Guessous
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En cours d’examen à l’Assemblée nationale, le projet de loi sur la fin de vie nécessite d’être modifié pour préciser le rôle des pharmaciens, juge l’Académie nationale de pharmacie (AnP) dans un communiqué publié le 14 mai.

Une réforme très attendue est examinée depuis lundi 13 mai par les députés : le projet de loi sur la fin de vie propose une « aide à mourir » aux patients majeurs atteints d’une maladie incurable et dont le pronostic vital est engagé à court ou à moyen terme.

Une mesure que soutient l’Académie nationale de pharmacie, avec toutefois un certain nombre de réserves.

Pour l’Académie, il est nécessaire que les pharmaciens soient qualifiés de « professionnels de santé » dans ce texte de loi, au vu des différents actes pharmaceutiques qui « engagent pleinement leur responsabilité. » L’AnP regrette également que le rôle du pharmacien se résume à la « préparation » de la substance létale, à sa « transmission », à sa « délivrance » ou à la « récupération des doses partiellement ou non utilisées » Car le pharmacien « doit pouvoir intervenir, en lien avec les équipes médicales, en amont de la prescription, dès lors que la personne envisage d’accéder à l’aide à mourir ou à tout moment pendant le processus pour toute question de la personne ou de ses proches et ce, jusqu’à l’administration de la substance létale »

Dans le projet de loi, la substance à administrer au patient en fin de vie est sommairement décrite comme une « préparation magistrale létale » Or, des alternatives existent et pourraient, d’après l’AnP, « correspondre à une ou plusieurs spécialités pharmaceutiques. » Une telle diversité de produits nécessite « la rédaction de recommandations de bonnes pratiques suffisamment explicites pour couvrir l’ensemble des situations de préparation de la substance létale », poursuit l’Académie.

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Pour que l’aide à mourir se déroule dans des conditions optimales, l’AnP souhaite que le prescripteur s’assure de la disponibilité de la substance létale auprès du pharmacien avant de fixer la date de réalisation de l’acte. Une dose de secours doit également être prévue. Enfin, l’Académie plaide pour une meilleure traçabilité des étapes de la procédure. Pour ce faire, le système d’information prévu par la proposition de loi ne doit négliger aucune étape du circuit et mentionner l’ensemble des acteurs intervenus durant le processus.