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Agressions de soignants : les pharmaciens ne fermeront pas leurs officines mais exigent des sanctions exemplaires
Les professionnels de santé se mobilisent. Médecins, infirmiers, kinésithérapeutes et pharmaciens ont été appelés à manifester ce mercredi 12 mars à Paris et Marseille (Bouches-du-Rhône). L’objectif : dénoncer la montée des violences à leur encontre et réclamer des mesures judiciaires dissuasives. Cette journée de mobilisation s’inscrit dans le cadre de la Journée européenne contre la violence faite aux soignants.
Un livret de sécurité à disposition des pharmaciens
Face à cette situation, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a mis en place un guide de sécurité spécialement destiné aux pharmaciens. Ce document, élaboré avec la préfecture de police et inspiré des travaux du Conseil de l’Ordre des pharmaciens, propose des recommandations concrètes et une grille d’auto-évaluation pour améliorer la sécurité en officine.
Ce guide est accessible aux adhérents et aux non-adhérents pharmaciens – sous réserve de demander des codes – sur le site du syndicat.
De son côté, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) mise sur des formations en régions via des webinaires et des sessions avec les référents sécurité de la police et de la gendarmerie.
Une affiche en soutien au mouvement
En parallèle, l’USPO a diffusé une affiche de soutien à la mobilisation du 12 mars, envoyée aux adhérents du syndicat. Ce document vise à sensibiliser l’opinion publique et les pouvoirs publics sur la recrudescence des agressions contre les professionnels de santé. L’affiche rappelle l’engagement des pharmaciens dans la lutte contre la violence en officine et affiche un message clair de solidarité avec l’ensemble des soignants. Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO, encourage les officines à la mettre en avant dans leurs vitrines afin d’amplifier la visibilité du mouvement.
Des peines jugées insuffisantes
Pour de nombreux professionnels de santé, les sanctions infligées aux agresseurs ne sont pas à la hauteur de la gravité des actes commis. L’exécution de simples travaux d’intérêt général pour des faits de violence contre un soignant est perçue comme une atteinte à leur dignité et une absence de caractère dissuasif.
Le collectif, qui regroupe des professionnels de santé et des syndicats, réclame des sanctions exemplaires et une réponse judiciaire adaptée. Une revendication d’autant plus pressante que les agressions se multiplient : en 2023, l’Observatoire de l’Ordre des médecins a recensé 1 581 incidents, soit une augmentation de 27 % en un an.
Une proposition de loi bloquée
Une proposition de loi visant à renforcer les sanctions pénales contre les agressions de soignants a été adoptée en mars 2023 en première lecture à l’Assemblée nationale, dans le cadre d’une procédure accélérée. Toutefois, les événements politiques de ces derniers mois, notamment la dissolution de l’Assemblée et la censure de certaines dispositions, ont retardé son examen par le Sénat.
Ce texte prévoit un durcissement des peines pour les agressions commises contre les professionnels de santé. Philippe Besset, président de la FSPF, insiste sur l’importance d’une telle mesure : « Cela fait partie d’un arsenal de prise de conscience. Il est essentiel d’envoyer un message clair aux malfrats : ces actes coûteront cher ».
De son côté, l’USPO indique avoir engagé des discussions avec l’Ordre des pharmaciens afin de renforcer la protection des officinaux. Une action conjointe est envisagée pour interpeller un sénateur et accélérer la publication du décret manquant à l’application de la loi.
Des mesures fortes réclamées
Dans un communiqué publié le 5 mars, le Collectif du 12 mars détaille ses exigences :
– extension du délit d’outrage à l’ensemble des professionnels de santé ;
– renforcement des dispositifs de sécurité dans les établissements et cabinets médicaux ;
– facilitation du dépôt de plainte pour les soignants agressés ;
– comparutions immédiates pour les auteurs de violences.
Philippe Besset rappelle que la FSPF a choisi de ne pas inciter à la fermeture des officines, estimant que cela reviendrait à pénaliser la majorité des patients pour les actes de quelques individus. « Nous avons 95 % de patients adorables et respectueux. Il faut agir par des mesures concrètes, sans les priver de leur accès aux soins », souligne-t-il.
Pierre-Olivier Variot partage cet avis. Bien que solidaire avec le mouvement, il estime qu’imposer une fermeture des officines n’est pas une solution viable, tant sur le plan logistique que pour assurer la continuité des soins.
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