Agression des soignants : 12 conseils pour sécuriser les pharmacies

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Agression des soignants : 12 conseils pour sécuriser les pharmacies

Publié le 12 mars 2025
Par Christelle Pangrazzi
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Les agressions en officine sont en forte hausse, en centre-ville comme en milieu rural. Selon une enquête récente de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), près de 90 % des pharmacies ont été confrontées à un vol ou une agression au cours des deux dernières années.

Face à la situation préoccupante des violences verbales et autres agressions physiques en pharmacie, Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), et Yorick Berger, représentant de la FSPF, livrent 12 conseils clés pour prévenir et gérer ces incidents.

1. Désamorcer les conflits

Ne jamais répondre à une provocation. Au contraire, chercher à apaiser la tension en adoptant une posture calme et professionnelle.

2. Maintenir une distance de sécurité

Toujours rester derrière le comptoir pour limiter le risque d’agression physique.

3. Utiliser le bouton d’alerte

En cas de danger imminent, activer discrètement le dispositif d’alerte pour prévenir les forces de l’ordre.

4. Sensibiliser et former son équipe

Informer les collaborateurs des bonnes pratiques face aux agressions et organiser des formations régulières.

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5. Faire appel au référent sécurité

Contacter les services de police ou de gendarmerie pour évaluer les vulnérabilités de l’officine et mettre en place des mesures de prévention.

6. Adopter une communication apaisante

Éviter les mots négatifs comme « non » ou « impossible » et proposer une alternative pour éviter l’escalade. Par exemple, en cas d’ordonnance suspecte, suggérer d’appeler le médecin pour vérification.

7. Ne pas gérer seul une situation tendue

Solliciter un collègue pour intervenir et diluer la pression exercée par un individu agressif.

8. Porter systématiquement plainte

Ne pas hésiter à signaler toute agression, même verbale, pour constituer un dossier et faire remonter les statistiques.

9. Sécuriser l’espace et l’argent liquide

Limiter la quantité de cash en caisse et utiliser le guichet de garde la nuit pour éviter les contacts directs.

10. Encourager les patrouilles policières

Demander aux autorités locales d’intensifier les rondes policières autour des officines, notamment en période de garde.

11. Suivre des formations certifiantes en gestion des conflits

Les syndicats travaillent à la mise en place de formations, encadrées par des psychologues et des professionnels de la sécurité, pour aider les pharmaciens et leurs équipe à gérer efficacement les situations de tension.

12. Mettre en place un système de déclaration des incidents

Les syndicats encouragent la création d’un système de signalement pour documenter les agressions et vols en officine. L’objectif est d’obtenir des données précises afin de sensibiliser les autorités sur l’ampleur du phénomène.

Une mobilisation nécessaire

Face à l’augmentation des agressions, les syndicats insistent sur l’urgence d’agir. « Il faut qu’on arrête de minimiser ces incidents. Chaque pharmacien doit signaler et dénoncer les violences subies pour que la réponse judiciaire soit à la hauteur », martèle Pierre-Olivier Variot. Yorick Berger, quant à lui, appelle à renforcer la formation des équipes et la prévention pour mieux anticiper ces situations.

L’ampleur de la mobilisation du 12 mars pourrait peser sur les décisions gouvernementales à venir. En attendant, la vigilance et la réactivité des professionnels restent la meilleure protection face aux violences en officine.