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© Hans Lucas via AFP
Affaire Urgo : l’implication d’Agnès Firmin Le Bodo fait mal à l’image du pharmacien
L’annonce par Mediapart de l’implication dans l’affaire Urgo de la nouvelle ministre de la Santé et de la Prévention, Agnès Firmin Le Bodo, a fait réagir les instances de la profession… Si Agnès Firmin Le Bodo n’est pas la seule pharmacienne à être visée par l’enquête judiciaire ouverte, sa toute récente nomination au ministère de la Santé par intérim fait que c’est la profession dans son ensemble qui est éclaboussée.
Philippe Besset, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a, comme tous les représentants de la profession, accueilli avec embarras l’annonce par Mediapart de l’implication dans l’affaire Urgo de la nouvelle ministre par intérim de la Santé et de la Prévention, Agnès Firmin Le Bodo, qui a elle-même confirmé dans la matinée être visée par une enquête. « Cette histoire m’inspire deux choses, souligne Philippe Besset. Je trouve que la nouvelle ministre n’aurait pas dû accepter le poste si elle savait qu’elle allait être impliquée. Il était prévisible que les journalistes d’investigation, qui traquent tous les points faibles des politiques, allaient lui tomber dessus. Et la deuxième chose, c’est que dans un contexte où les politiques ont un devoir d’exemplarité, je ne vois pas comment elle va pouvoir rester en poste. J’imagine qu’elle va vouloir désormais se consacrer à sa défense. »
8 000 pharmaciens impliqués dans l’affaire Urgo
Le président de la FSPF refuse toutefois de jeter l’opprobre sur la ministre. « Le système mis en place par Urgo était systémique. De nombreux titulaires, la presse évoque le chiffre de 8 000 pharmaciens concernés, ont cédé aux sirènes de ce laboratoire qui leur proposait des cadeaux en échange d’abandons de remises commerciales, en expliquant de manière fallacieuse que cette pratique était licite, alors qu’elle constitue a priori, un délit. Mais tant que ces affaires ne sont pas jugées, tout le monde a le droit à la présomption d’innocence, y compris la ministre de la Santé et de la Prévention, rappelle Philippe Besset qui invite ses confrères impliqués à assumer. « Je leur dirai ce que nous avons déjà conseillé à la trentaine de pharmaciens qui nous ont sollicités pour savoir quelle attitude adopter. Nous leur avons suggéré de prendre un avocat, de se rendre à la convocation, de plaider coupable et de payer l’amende qu’ils se verront infliger. »
Pas d’affaire « Firmin le Bodo », mais une image de la profession ternie
Pierre-Olivier Variot rejette l’idée de parler d’affaire « Firmin Le Bodo ». « Comme beaucoup de confrères, elle est tombée dans le piège tendu par le laboratoire Urgo qui expliquait aux pharmaciens que le fait de recevoir des objets en contrepartie de l’abandon d’une remise commerciale était tout à fait légal, souligne le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Je considère d’ailleurs que cette pratique ne relève pas de la loi anticadeaux. La seule chose que l’on pourrait lui reprocher, comme à tous les pharmaciens impliqués, c’est de ne pas avoir déclaré au fisc les objets reçus de ce laboratoire. Or, je ne sais pas si elle a effectué ces déclarations ou pas. » Pierre-Olivier Variot estime qu’à ce stade, il est prématuré de demander la démission de la ministre : « cette affaire remonte à une période où elle n’était pas encore en poste et elle ne remet pas en cause sa capacité à assumer la fonction ». Le président de l’USPO reconnaît toutefois que cet épisode pourrait ternir l’image des pharmaciens.
Du côté du Conseil national de l’ordre des pharmaciens (Cnop), on ne commente pas la mise en cause de la nouvelle ministre de la Santé et de la Prévention. « En revanche, nous continuerons à suivre cette affaire de près. Nous nous sommes déjà rapprochés de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et des parquets concernés pour leur faire savoir que l’Ordre se constituerait partie civile si des procédures pénales venaient à être ouvertes à l’encontre de pharmaciens. Depuis, nous n’avons pas plus d’informations », confie Bruno Maleine, le président de la section A (titulaires).
En cas de condamnation, le pharmacien titulaire s’expose à des poursuites ordinales
L’Ordre national des pharmaciens rappelle également que les titulaires qui pourraient être condamnés s’exposeront à des poursuites ordinales. « Les chambres régionales de discipline se réuniront de manière souveraine pour déterminer des sanctions qui pourront aller du simple avertissement à l’interdiction d’exercer temporaire ou définitive », explique Bruno Maleine qui invite les titulaires à se rendre sur le site de l’Ordre pour consulter le dispositif anticadeaux modifié en 2020. « Son principe est simple : tous les avantages en nature ou en espèces, qu’ils soient accordés de manière directe ou indirecte par des entreprises qui commercialisent des produits de santé ou qui assurent des prestations de santé sont interdits, à quelques exceptions près, strictement encadrées. »
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