Adieu tourments, vive le Mercantour !

Je suis un mercenaire de la pharmacie. » À 56 ans, Jacques Lansac est en effet un préparateur qui a roulé sa bosse. Il exerce son métier depuis plus de trente ans et « ne compte plus les pharmacies » où il a travaillé. « Plus d’une vingtaine, mais seulement sept ou huit ont vraiment compté pour moi », confie-t-il. En passant par la Lorraine, d’abord, d’où il est originaire. Puis en suivant la carrière de son ex-femme, de Paris à Nice, de remplacements en CDI, « surtout dans des grosses officines ».

Depuis le 1^er octobre dernier, Jacques Lansac a quitté la capitale des Alpes-Maritimes pour suivre sa nouvelle compagne, pharmacienne, avec qui il a travaillé pendant plusieurs années dans la même officine niçoise. Les amoureux voulaient partager le même rêve : quitter la ville et le travail en grande officine pour une petite pharmacie de village. Un dimanche de balade à moto sur les routes du parc de Mercantour, le couple s’arrête à Saint-Étienne-de-Tinée, au pied de la station de ski d’Auron, à une heure de la Méditerranée. Sur la place de ce village de 1 500 habitants, une rencontre fortuite avec une infirmière bien informée va leur offrir la clef de leur rêve : après 39 années de bons et loyaux services, le pharmacien du village chercherait à céder son officine d’une trentaine de mètres carrés. Celui-ci confirme et accepte la transaction avec les Niçois.

Quitter la « Côte d’Usure ». Christine Ourmann – dont il s’agit de la première installation – et Jacques sont maintenant dans leur officine depuis six mois. « Nous n’avons aucun regret, assure Jacques. Ici la clientèle est gentille, attentive aux conseils, et la relation avec le corps médical est beaucoup plus sympa qu’en ville. » Une part importante de clientèle âgée et la proximité de stations de ski permettent d’ailleurs à Jacques de continuer à entretenir son goût pour l’orthopédie, la grande spécialité de cet ancien international de hockey sur glace.

Non, vraiment, ne lui parlez plus de vivre et de travailler sur la Côte d’Azur. « Je n’ai jamais été attaché à Nice, répond Jacques. Là-bas, c’était la «Côte d’Usure» : fringues et m’as-tu-vu, tout sourire par devant, mais difficile de se faire des amis et, au boulot, beaucoup de stress à cause de l’importance de la pharmacie. Ici, c’est vraiment le rêve ! »

Le « mercenaire de la pharmacie » a posé ses bagages, il est devenu un conquérant de la sérénité. Et un partisan de l’officine « à taille humaine ». •

•

Jacques Lansac

1949 : naissance à Hayange.

1970 : obtention du BP.

1972 : CES* d’orthopédie.

1988 : arrivée à Nice.

2005 : arrivée à Saint-Étienne-de-Tinée.

* Certificat d’études spécialisées.