Activité des officines en 2019 : le calme avant la tempête

La société Fiducial vient d’établir les moyennes 2019 des pharmacies à partir d’un échantillon représentatif de 498 officines ayant clos leur exercice comptable entre le 30 juin 2019 et le 31 décembre 2019. En comparaison avec l’année 2020 marquée par une crise sanitaire et économique sans précédent, l’année 2019 apparait comme une année sans relief où la pharmacie est sortie de sa convalescence. En effet, le CA HT de l’officine moyenne (1,607 millions d’euros) progresse de 2,08 % sous l’effet des ventes de médicaments chers et plus généralement de la part croissante des ventes de médicaments remboursables : 75,40 % contre 75,15 % en 2018. Concernant la marge, les inquiétudes s’estompent. Elle progresse de 1,22 % en valeur absolue à 498 000 euros, soit un léger fléchissement du taux de marge à 30,98 % contre 31,30 % en 2018 en raison des médicaments chers. Le contraste au sein du réseau officinal est moins apparent en ce qui concerne la variation de l’activité avec d’une part 64,70  % des officines qui voient leur CA HT se consolider (contre 57,10 % en 2018) et d’autre part 35,30 % qui le voient chuter.

Dans le palmarès des entreprises en hausse, les officines de centre commercial surperforment (+5,90 % sur le CA HT). Les autres composants du compte de résultat 2019 des officines étudiées ne font pas apparaître de variation significative : les frais de personnel sont plutôt en baisse (-0,65 % en valeur, soit 10,35 % du CA HT contre 10,67 % en 2018), de même que les frais d’exploitation, hormis le poids du loyer (rapporté au CA HT : 1,55 % en 2019 contre 1,43 % en 2018).

Un EBE stable

Tout cela a pour corollaire un maintien de la rentabilité brute et nette à un niveau proche de celui de l’année précédente. Celle-ci, appréciée par l’excédent brut d’exploitation (EBE), reste globalement stable en valeur (232 111 euros en moyenne avant rémunération et cotisations TNS) et en pourcentage du CA HT : 12,22 % en 2019 versus 12,27 % en 2018. Sur ce ratio, les disparités entre les zones de chalandise persistent. Les officines de centre-ville et de quartier sont moins compétitives avec un EBE respectivement égal à 11,04 % et 12,01 % du CA HT.

Par ailleurs, le dynamisme en matière d’activité ne signifie pas forcément une meilleure rentabilité. Du côté de la trésorerie, la situation reste tendue pour un pourcentage non négligeable de pharmacies : plus de 29 % ont clôturé leur exercice avec un découvert bancaire. Pour autant, l’investissement est reparti à la hausse l’an dernier (+7,37 %), signe d’un optimisme des pharmaciens sur l’avenir ! Mais c’était avant la crise du coronavirus.