Socioprofessionnel Réservé aux abonnés

A l’usage

Publié le 13 février 2021
Par Laurent Lefort
Mettre en favori

Les prescriptions médicamenteuses inadaptées voire dangereuses entraînent une perte de chance pour les patients, ainsi que des surcoûts directs et indirects pour la société », note avec lucidité l’Académie nationale de médecine dont le rapport sur le bon usage des médicaments a été rendu public le 8 février. Le sujet a évidemment de quoi aiguiser la curiosité, notamment quant au regard que portent les académiciens sur les pharmaciens. « Entre le médecin prescripteur et le patient, les pharmaciens assument un rôle fondamental dans les limites de leurs attributions. Les dossiers pharmaceutiques qui recensent les médicaments délivrés au cours des quatre derniers mois sont aujourd’hui largement diffusés. Ils y contribuent.

Le pharmacien d’officine a un rôle déterminant pour alerter les médecins prescripteurs sur certaines incompatibilités médicamenteuses et effets indésirables qui lui auraient échappé. Vis-à-vis des malades, son rôle est, lui aussi essentiel, en particulier dans l’amélioration de l’observance des patients. » Le constat est engageant, place aux propositions. Elles sont au nombre de trois : instituer, dans les études médicales, un examen spécifique et autonome portant sur la pharmacologie et la thérapeutique ; assurer une actualisation des connaissances dans ces domaines par la formation professionnelle continue et établir un seul logiciel (labellisé) clair, concis et précis d’aide à la prescription, élaboré par les conseils nationaux professionnels. Il en manque une quatrième tout aussi pratique et encore plus évidente.

Une proposition qui donnerait ses lettres de noblesse au mot « interprofessionnalité », une fois encore. Une proposition qui, au moment du choix du traitement et plus seulement a posteriori, ferait du pharmacien le partenaire légitime d’une prescription médicamenteuse adaptée.

Publicité