7 grands changements pour les pharmaciens en 2025

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7 grands changements pour les pharmaciens en 2025

Publié le 12 décembre 2024 | modifié le 23 janvier 2025
Par Elisabeth Duverney-Prêt et Christelle Pangrazzi
Les syndicats ont participé hier à la commission paritaire nationale (CPN) avec l’Assurance maladie. Ils ont discuté des mesures prévues dans la Convention nationale des titulaires d’officine et de leur application en 2025. Tour d’horizon.

1. Ordonnance numérique

La montée en puissance des ordonnances numériques reste timide. Le sujet sera une problématique particulièrement suivie en 2025. « Un déploiement généralisé est prévu pour le deuxième trimestre alors qu’il y a encore de nombreux logiciels qui n’ont pas intégré l’ordonnance numérique. Les premiers mois de l’année 2025 seront donc cruciaux pour le déploiement de ce nouvel outil », souligne Philippe Besset, président de la FSPF.

7 000 pharmacies sont encore dépourvues des logiciels ou lecteurs de QR code nécessaires pour lire les ordonnances numériques. « La Cnam nous a pourtant informés que les médecins seront rapidement invités à arrêter les ordonnances papier pour la prescription du Tramadol et de la codéine, et à passer exclusivement par une ordonnance numérique. » Tous les regards se tournent donc vers les développeurs de logiciels afin qu’ils mettent à niveau les équipements de l’ensemble des officines au plus vite. 

2. Rosp sur le bon usage du médicament

Basée sur l’adhésion à la démarche qualité mise en place par le Haut comité qualité officine et sur l’atteinte d’un taux moyen de substitution ≥ 85 %, la Rosp sur le bon usage du médicament devrait être moins rémunératrice que prévue. « Nous sommes très déçus car elle était plafonnée à 10 millions d’euros sur l’item substitution, et finalement elle n’atteindra même pas les 6 millions. Nous sommes bien en dessous du plafond alors que les taux de substitution sont très hauts. Les pharmaciens jouent le jeu. Auparavant, la politique de la Cnam était de comptabiliser les économies réalisées par l’assurance maladie et de les redistribuer aux pharmaciens, mais désormais nous faisons face à des calculs de petits chimistes qui ne nous permettent de sortir gagnants des substitutions », regrette Guillaume Racle, conseiller économique du syndicat.

3. Rosp générique et biosimilaire

Fin décembre, l’Ansm devrait publier la liste des médicaments biosimilaires substituables. La Rosp relative à ces substitutions permettra d’impliquer davantage les pharmaciens et de leur permettre de prendre au plus vite connaissance des molécules concernées.

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La liste a été discutée lors de la CNP afin que les syndicats puissent mettre en avant les avantages et inconvénients de certains médicaments. « Le Lucentis a été ajouté tout récemment à la liste des médicaments biosimilaires, mais nous espérons que le taux de substitution nécessaire ne sera pas trop haut dès le départ afin que l’on puisse bénéficier de cette Rosp », souligne Guillaume Racle. Et de poursuivre : « Nous voudrions que d’autres molécules telles que le Rivaroxaban soient intégrées. Les pharmaciens jouent vraiment le jeu du Xarelto. Il est temps que nous bénéficiions des économies que nous faisons faire à l’assurance maladie. »

4. Présentation obligatoire de la carte Vitale

À l’heure actuelle, encore 15 % des ordonnances font l’objet d’une dispensation sans que la carte Vitale soit présentée. La Cnam a indiqué qu’une liste de cas pour lesquels la présentation de la carte Vitale serait indispensable pour bénéficier du tiers payant, serait publiée dans le courant de l’année prochaine. « Une réunion est d’ores et déjà prévue pour discuter de ces différents cas avec l’assurance maladie », précise Philippe Besset.

5. Aide à la prescription

Le dispositif de demande d’accord préalable simplifié via Amelipro va prendre de l’ampleur avec l’intégration des médicaments liés au diabète (Ozempic et Trulicity). « Nous devrons nous assurer que nous avons bien accès à cet accord préalable afin que le patient puisse bénéficier d’un remboursement. L’arrêté qui doit permettre sa mise en œuvre n’est pas encore paru mais devrait l’être courant janvier. Nous aurons trois mois pour nous adapter à cette nouvelle mesure, durant lesquels il n’y aura pas de rejet du remboursement », explique Guillaume Racle. Les syndicats ont demandé à la Cnam de pouvoir accéder à cette demande d’accord préalable sur Amelipro via le numéro du patient. L’Assurance maladie va se pencher sur cette possibilité.

6. Entretiens opioïdes

Une fiche pratique sera mise à disposition afin d’aider les pharmaciens à la mise en place de ces entretiens destinés à rappeler aux patients les règles de bon usage de ces médicaments. Ils seront officiellement lancés le 8 janvier prochain.

7. Prévention et suivi du diabète

Un véritable programme d’action autour du diabète marquera l’année 2025. Des travaux de réflexion autour du suivi des patients diabétiques et de leur dépistage sont prévus dans les mois à venir.