- Accueil ›
- Profession ›
- Socioprofessionnel ›
- 410 euros de médicaments par an et par patient

© Getty Images
410 euros de médicaments par an et par patient
En 2023, les dépenses de remboursement des médicaments ont atteint 25,5 milliards d’euros (+ 3,2 % en un an), avec une croissance annuelle moyenne de 3,4 % entre 2021 et 2023, selon Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam). Cette dynamique est alimentée par :
– Une augmentation du taux moyen de remboursement, passé de 87,2 % en 2017 à 90,7 % en 2023.
– La montée en puissance des traitements innovants, souvent remboursés à 100 %.
– Une part croissante des prescriptions hospitalières, représentant désormais 45 % des dépenses remboursables en officine contre 32 % en 2017.
– Les innovations médicales, souvent coûteuses, pèsent lourd dans le budget : les 20 médicaments les plus remboursés entre juillet 2023 et juin 2024 représentent 25 % des dépenses totales en ville.
410 € remboursés par patient chaque année
La consommation moyenne reste élevée, avec 41 boîtes de médicaments par patient par an, un chiffre qui grimpe à 110 boîtes pour les personnes de plus de 80 ans. Cela représente une dépense annuelle moyenne de 410 € par patient, a précisé Thomas Fatôme.
Pour améliorer la pertinence des prescriptions et limiter les mésusages, l’Assurance maladie s’appuie sur deux leviers principaux :
– Le prescripteur, via la convention médicale ;
– Le pharmacien, par le biais de la convention pharmaceutique ;
Une campagne pour changer les habitudes
Lancée le 10 novembre, la campagne porte un message clair : Le bon traitement, ce n’est pas forcément un médicament. Elle s’adresse à la fois aux professionnels de santé et au grand public. Des habitudes sans doute difficiles à changer. Selon une étude BVA menée auprès de 2 000 Français et 300 médecins libéraux :
– 50 % des patients attendent systématiquement une prescription après une consultation.
– En France, seulement 20 % des consultations n’aboutissent pas à une prescription, contre 30 à 50 % dans d’autres pays européens.
– 82 % des médecins ressentent une pression de leurs patients pour prescrire, particulièrement de la part des parents ou des actifs informés via internet.
– Malgré ces tendances, 90 % des Français accepteraient une consultation sans prescription si celle-ci est bien expliquée, tandis que 95 % des médecins sont prêts à réduire leurs prescriptions.
Un défi européen et une mobilisation collective
Si des efforts ont été entrepris, notamment contre la polymédication des personnes âgées, la France reste au-dessus de la moyenne européenne en matière de consommation de médicaments.
- Accès aux études de pharmacie : une nouvelle passerelle possible dès le bac +3
- Économie officinale : les pharmaciens obligés de rogner sur leur rémunération
- Difficultés économiques : de quoi se plaignent les pharmaciens d’officine ?
- Indus, rémunération des interventions pharmaceutiques, fraudes… L’intérêt insoupçonné de l’ordonnance numérique
- Infirmier, pharmacien, médecin : la grande redistribution des rôles
- La question des remises sur les génériques toujours d’actualité
- Déploiement de la carte Vitale numérique : les pharmaciens sont-ils prêts ?
- Vanflyta : 4 points clés sur ce nouveau traitement de la leucémie aiguë myéloïde
- L’arsenal de mesures du gouvernement pour lutter contre les violences faites aux soignants
- [VIDÉO] Vers un nouvel avenant conventionnel ? La Cnam temporise


![[VIDÉO] Vers un nouvel avenant conventionnel ? La Cnam temporise](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2025/03/cazeneuve-2-680x320.png)