25 millions d’euros de ROSP en trop grâce à la rosuvastatine : le bon prétexte de l’Assurance maladie

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25 millions d’euros de ROSP en trop grâce à la rosuvastatine : le bon prétexte de l’Assurance maladie

Publié le 20 novembre 2018
Par Francois Pouzaud
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Lors d’une conférence de presse organisée par son syndicat le 20 novembre à Paris, Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (Uspo) a rappelé le contexte de fixation des objectifs de substitution sur la rosuvastatine, suite à son entrée dans le Répertoire des génériques en avril 2017. Rappelons que la performance sur la substitution de Crestor est à l’origine d’un montant de rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) supérieur à ce qui était prévu (165 millions payés pour 140 prévus). 25 millions d’euros que l’Assurance maladie compte reprendre sur la ROSP 2019. « Lorsque cette molécule a été mise dans la boucle de la ROSP génériques, nous avons décidé avec l’Assurance maladie d’un seuil de bas de substitution à 45 %, explique le président de l’Uspo. Nous étions dans l’incertitude concernant les possibilités de substitution sachant qu’il n’y avait qu’un seul laboratoire à avoir une offre générique et que tous les pharmaciens n’étaient pas clients chez lui, mais aussi au regard d’une éventuelle riposte des laboratoires de princeps par rapport à la chute du brevet. » 
Pour Gilles Bonnefond, « la sortie du directeur de l’Assurance maladie sur la rosuvastatine n’est qu’un prétexte face à une négociation de la rémunération que certains trouvent trop généreuse pour la profession et qui explique le retard de la publication de l’arrêté de marge. » 

Maintenant, que pourra opposer l’Uspo à l’Assurance maladie pour qu’elle renonce à son intention de siphonage ? Ce syndicat entend mettre en avant les déremboursements de spécialités en cours et à venir, notamment avec la menace qui pèse sur les spécialités homéopathiques, qui ne donneront plus lieu au versement d’honoraires à la boîte, et la baisse tendancielle du nombre des ordonnances impactant en outre  le futur honoraire relatif aux dispensations particulières qui se mettra en place à partir de 2019. « Je souhaite faire un bilan à la fin de l’année sur le nombre des ordonnances dispensées, il y a actuellement une discordance entre les chiffres fournis par Iqvia Pharmastat qui ressortent à -3,36 % et ceux de l’Assurance maladie qui font état d’une stabilité », annonce-t-il.

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