• Accueil
  • Profession
  • Interpro
  • Violences conjugales : un label qui pourrait faire école dans les officines françaises ?
Violences conjugales : un label qui pourrait faire école dans les officines françaises ?

© Getty Images/iStockphoto

Violences conjugales : un label qui pourrait faire école dans les officines françaises ?

Publié le 27 février 2024
Par Christelle Pangrazzi
Mettre en favori

Depuis novembre 2023, en Suisse, les trois cantons de Vaud, Genève et Neuchâtel ont développé un label pour les pharmacies formées à recevoir des personnes victimes de violences domestiques. Un exemple à suivre.

C’est une première en Europe. Trois cantons suisses ont lancé une formation pour les pharmacies suisses désireuses de recevoir la parole des personnes victimes de violences domestiques. Un label est délivré aux officines dont deux membres de l’équipe ont été formés. Proposée par l’Etat de Vaud, la formation, dispensée également dans les cantons de Genève et Neuchâtel. vise à « mieux comprendre la problématique de la violence dans le couple, repérer les indices de la souffrance vécue par les victimes, connaître les dispositions légales permettant de protéger les victimes, et enfin les services d’aide disponibles ». Au total, 416 personnes – 321 pharmaciens et 95 assistants – ont déjà suivi le cursus ou sont en train de le suivre. Près de la moitié des violences constatées dans le Canton de Vaud ont été exercées dans un contexte de relation de couples. Dans le canton de Neuchâtel, la situation est tout aussi préoccupante : « c’est quasiment une intervention par jour de la police cantonale en lien avec une problématique de violences domestiques, et ça, c’est la pointe de l’iceberg si on peut dire », explique Florence Nater, conseillère d’Etat neuchâteloise à la télévision RTS.

Des initiatives saluées par les syndicats français

En France, on dénombrait 244 301 victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire en 2022, soit une augmentation de 15 % par rapport à 2021. « L’initiative suisse mériterait d’être dupliquée chez nous. Nous avons besoin d’être davantage formés à ces enjeux. Il n’est pas toujours facile d’identifier des signaux faibles et recueillir la parole ne s’improvise pas », souligne Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).

Durant l’épidémie de Covid-19, les pharmacies ont été les seuls lieux où les femmes ont pu signaler des violences ou des maltraitances. « Le mot code – Masque 19 – avait été mis en place. Il est aujourd’hui un peu éculé mais ce dispositif a néanmoins permis de sauver des vies », pointe Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). La FSPF propose d’envisager des modules sur ces questions dans la formation initiale des étudiants. « Pour les pharmaciens en poste, on pourrait envisager de passer par du e-learning. Nous avons tous notre rôle à jouer sur ces questions enfin pregnantes dans les débats contemporains », conclut Philippe Besset.

Publicité