VIH et IST : le dépistage en officine passe en expérimentation

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VIH et IST : le dépistage en officine passe en expérimentation

Publié le 5 décembre 2022
Par Francois Pouzaud
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Parce que l’officine s’est affirmée comme un lieu de proximité de dépistage pendant la crise sanitaire liée au Covid-19, et qu’elle représente une porte d’entrée dans le parcours de soins, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) et la Société française de lutte contre le Sida (SFLS) ont décidé de mener une expérimentation, en lien avec les initiatives Fast Track Cities des villes sans sida, plaçant le pharmacien au cœur d’une offre de dépistage et conseil en santé sexuelle pour des publics éloignés de l’offre actuelle. Elles espèrent ainsi relancer le dépistage de ces pathologies. En effet, les chiffres pour les IST stagnent tandis que l’activité de dépistage du VIH a baissé de 8 % entre 2019 et 2021.

Les contours de cette expérimentation restent encore à définir à ce jour.

« L’offre de dépistage et de parcours en santé sexuelle sera vraisemblablement mise en place avec les URPS (Unions régionales des professionnels de santé) et financée sur le fonds d’intervention régional (FIR) des agences régionales de santé (ARS) », dévoile Fabrice Camaioni, vice-président de la FSPF. Des pharmaciens volontaires réaliseront trois types de Trod, contre le VIH, l’hépatite B et l’hépatite C, le matériel étant fourni gratuitement par le fabricant français AAZ. « Ils devront être formés à l’annonce du résultat, le but étant de ne pas laisser un patient seul, quel que soit le résultat de son ou ses test(s), explique-t-il. En cas de résultat négatif, ils pourront profiter de ce dépistage pour rappeler au patient testé des informations sur la santé sexuelle ; en cas de résultat positif, ils l’orienteront vers une prise en charge médicale. »

Toutes les régions entreront dans l’expérimentation mais Paca et Ile-de-France seront les deux régions ayant le plus besoin de pharmaciens volontaires, celles-ci enregistrant la plus forte prévalence du VIH et des IST. « La logique est de s’appuyer sur des pharmaciens ayant intégré des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) en raison des délégations de tâches mais la FSPF ne souhaite pas que leur participation soit systématiquement liée à leur appartenance à une structure de soins coordonnés », précise Fabrice Camaioni.

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La durée de cette expérimentation pourrait être de 6 à 9 mois. Le vice-président de la FSPF espère qu’elle pourra démarrer en mars 2023 et se terminer après les vacances d’été, une période propice à la propagation des IST.