Interpro Réservé aux abonnés

Un praticien hospitalier en milieu carcéral

Publié le 7 février 2009
Mettre en favori

Notre consoeur Laura Harcouët est praticien hospitalier au sein du groupe hospitalier Cochin, à Paris. Depuis 1997, elle est responsable de l’unité fonctionnelle pharmacie-unité de consultations et de soins ambulatoires (UCSA) de la maison d’arrêt de la Santé.

Depuis la loi du 18 janvier 1994, les soins en prison ne relèvent plus du ministère de la Justice mais de celui de la Santé. Tous les soignants en milieu carcéral ont donc un statut hospitalier au même titre que ceux des établissements hospitaliers. Laura Harcouët est l’un des rares pharmaciens praticiens hospitaliers à exercer son métier en milieu carcéral. « Au moment de la loi, j’étais pharmacien assistant spécialiste à l’hôpital Necker-Enfants malades à Paris. J’ai changé d’hôpital pour rejoindre le service de pharmacie du groupe hospitalier Cochin et m’occuper du circuit du médicament à la maison d’arrêt de la Santé, dans laquelle est implantée une antenne de pharmacie qui dépend de la pharmacie de l’hôpital situé à proximité », explique Laura Harcouët.

Travailler selon les bonnes pratiques

La mise en place du circuit hospitalier du médicament dans les établissements pénitentiaires, il y a 15 ans, fut une révolution. « Nous sommes passés d’un fonctionnement archaïque (détenus travaillant pour la pharmacie, surveillants préparant les traitements sans aucune qualification, etc.) à une prestation selon les bonnes pratiques et un circuit du médicament cohérent, explique Laura Harcouët. Il y avait tout à mettre en place, et c’est cela qui m’a intéressée et qui m’a motivée à travailler dans cet environnement. »

La Santé compte environ 600 détenus à ce jour (1 300 jusqu’en 2007). « Certaines prisons ont une équipe pharmaceutique pour assurer une dispensation nominative des traitements. C’est le cas à la Santé, précise la pharmacienne, qui travaille en contact étroit avec les médecins et les infirmières. On peut consulter facilement les dossiers médicaux, discuter des problèmes et ainsi rationaliser la dispensation. »

Education thérapeutique des détenus

Pour Laura, le travail en milieu carcéral est passionnant et enrichissant. Dans ses projets, elle inscrit le développement de travaux épidémiologiques et de santé publique ainsi qu’une meilleure proximité avec les détenus par la mise en place d’une éducation thérapeutique.

Publicité

Outre ses responsabilités à la Santé, Laura Harcouët encadre, à Cochin, les activités de contrôle du service de pharmacie et d’assurance qualité du laboratoire de toxicologie et de dosage des médicaments. Elle est aussi, entre autres, responsable pédagogique du diplôme universitaire de santé publique en milieu pénitentiaire et secrétaire générale de l’Association des professionnels de santé exerçant en prison. « C’est important pour moi d’être au courant de ce qui se passe dans les prisons. En exerçant des activités syndicales et associatives, j’aide à faire remonter, au niveau des tutelles, les besoins et les difficultés de nos services, dans un objectif de santé publique. »