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Un besoin de vigilance
Les patients âgés et leurs aidants requièrent une vigilance accrue lors de la délivrance des traitements. La démarche qualité à l’officine est un atout pour sécuriser l’acte et le conseil pharmaceutique.
Même si beaucoup de patients âgés et polymédiqués sont encore alertes intellectuellement et physiquement, ils peuvent, comme tout un chacun, rencontrer des difficultés à bien comprendre les traitements qu’on leur a prescrits. C’est le cas aussi des aidants : conjoints également âgés, enfants ou autres ne sont pas toujours au courant des pathologies et des prescriptions. Sécuriser la délivrance, s’assurer de la bonne compréhension des traitements par les patients et de leur bonne observance est donc essentiel.
La mise en œuvre des bonnes pratiques de dispensation (BPD) répond à ces objectifs de sécurisation et d’information du patient. Outre le contrôle de l’ordonnance et le recueil d’informations sur celui-ci et sur ses traitements antérieurs, les BPD prévoient une analyse pharmaceutique systématique afin de vérifier les posologies, les doses, les durées de traitement, le mode et le rythme d’administration, l’absence de contre-indications, d’interactions et de redondances médicamenteuses. Le conseil pharmaceutique fait également partie intégrante de l’acte de dispensation. « Le pharmacien veille au caractère pratique et intelligible des conseils donnés et prend notamment en compte toute difficulté de compréhension. Il reformule les conseils délivrés chaque fois que nécessaire », précisent les BPD. Celles-ci recommandent en outre que le pharmacien propose un plan de posologie, en tant que de besoin pour les patients polymédiqués ou âgés.
Garantir la même prise en charge
« Sur le terrain, il s’avère que tous les pharmaciens n’éditent pas un plan de posologie », remarque néanmoins Laëtitia Hible, pharmacienne titulaire et présidente de l’association Pharma Système Qualité (PHSQ). D’où l’intérêt d’une véritable stratégie en matière de qualité, qu’il s’agisse de celle de PHSQ ou de la démarche qualité à l’officine (DQO), élaborée par l’Ordre des pharmaciens et par la profession. « La démarche qualité ne comporte pas de chapitre consacré aux personnes âgées et aux aidants, mais elle permet à l’ensemble de l’équipe d’avoir la même prise en charge des patients grâce aux processus et aux procédures mis en place dans ce cadre », explique Laëtitia Hible. Grâce à ces processus et à ces procédures écrites, l’équipe officinale peut s’appuyer sur les mêmes outils. La démarche qualité comprend également l’organisation de réunions avec l’ensemble des collaborateurs afin qu’ils soient informés et qu’ils s’approprient lesdits outils.
D’ailleurs, parmi ceux fournis par PHSQ et par la DQO figure une fiche sur la préparation des doses à administrer (PDA). « Pour PHSQ, ce document s’adresse plutôt aux officines qui vont proposer la PDA de façon ciblée et pertinente, et qui vont le faire manuellement. La PDA est un moyen d’assurer une meilleure observance et d’éviter l’iatrogénie et les hospitalisations », souligne la présidente de PHSQ. La délivrance à domicile peut également faire partie des services proposés aux personnes âgées.
Enfin, la démarche qualité est une ressource pour optimiser l’organisation de l’officine. « Etre bien organisé offre l’avantage, pour les pharmaciens engagés dans la démarche qualité, de mieux satisfaire aux demandes d’information des patients ou des aidants. Puisque tout est tracé, ils sont capables de répondre à toutes les questions », observe Laëtitia Hible.
Bonnes pratiques de dispensation : les points clés face au patient
L’arrêté du 28 novembre 2016 relatif aux bonnes pratiques de dispensation des médicaments au comptoir ou par voie électronique a été publié au Journal officiel du 1er décembre 2016. Ces dispositions sont entrées en vigueur le 1er février 2017.
– Le pharmacien peut, lorsque la santé du patient l’exige, « dispenser la quantité minimale nécessaire pour assurer la continuité d’un traitement et permettre au malade d’obtenir une prescription valide ». Lors de la délivrance, en cas de problème mettant en jeu l’efficacité ou la sécurité du traitement, l’arrêté conseille la rédaction d’une intervention pharmaceutique.
– Les locaux de l’officine doivent être aménagés de sorte qu’une conversation confidentielle au moment de la dispensation soit possible.
– En cas de dispensation de médicaments conseils, le pharmacien est débiteur d’une obligation de conseil renforcée envers son patient. Il doit veiller au caractère pratique et intelligible des informations délivrées et prendre en compte les difficultés de compréhension. Il peut le formaliser par un écrit.
Anne-Charlotte Navarro
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