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- Tous les moyens sont bons !
Rarement un sujet est autant l’objet d’idées reçues que celui des proches aidants engagés auprès d’une personne âgée, handicapée ou malade. Parce que pour près de 10 millions d’aidants en France, aucune situation ne ressemble vraiment à une autre. Non, tous ne sont pas en détresse, tous n’ont pas besoin d’être soutenus. Non, la fin de l’aidance ne sonne pas forcément celle de la souffrance et de la dépression. Non, les aidants ne font pas forcément défection à leur emploi. Selon l’Observatoire solidaire des salariés-aidants, ils feraient économiser chaque année à la collectivité 200 milliards d’euros en aide professionnelle. Ces « soignants de l’ombre » sont de plus en plus visibles (grâce à la reconnaissance de leur statut), nombreux (du fait notamment du vieillissement de la population) et durablement impliqués (avec – et c’est heureux – le développement de nouvelles thérapies, en particulier contre le cancer). Lancée en 2019, la stratégie gouvernementale pour 2020-2022 appelle à la mobilisation de la société, des entreprises et aussi des professionnels de santé en appui aux proches aidants. Elle instaure pour eux un congé et une allocation journalière spécifiques, qui sont toutefois encore peu sollicités. Un autre de ses objectifs est de développer un réflexe d’accompagnement chez les professionnels de santé au moyen de formations et d’outils d’évaluation des difficultés au quotidien. Depuis octobre, cette stratégie nationale est relancée. En parallèle, le projet de loi sur le plein-emploi* actuellement en discussion au Parlement propose de prendre en compte les compétences acquises par les aidants pour en faire un atout professionnel. Voilà encore un préjugé à battre en brèche. Les aidants ne sont pas forcément des salariés définitivement hors d’usage. Aptitude à l’empathie, à la patience, capacité à s’organiser, à coordonner, à s’adapter au changement… Ils en cochent des cases ! Dans les faits, ils savent aussi, pour certains, poser un pansement, un cathéter ou optimiser l’aménagement du domicile. Ces compétences intéressent le secteur du grand âge. On y recrute des aides-soignants et des auxiliaires de vie. Des professionnels qui font défaut dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ou au domicile. Des professionnels qui ont somme toute été revalorisés dans le cadre du Ségur de la santé qui a fait suite à la crise sanitaire. Mais cela ne suffit pas. Le secteur médicosocial attend toujours sa loi sur le grand âge. Maintes fois promise sous Sarkozy, Hollande et Macron. Parfois mise en chantier mais jamais menée à son terme. Depuis 2018, pas moins de 18 rapports et 372 propositions sur le sujet ont été produits. Sur le métier remettez votre ouvrage ! Une feuille de route gouvernementale doit surgir au printemps 2023 du Conseil national de la refondation. Y seront abordées les thématiques de la prévention, de l’aménagement de l’habitation, du lien social et aussi de l’attractivité des métiers au service des personnes âgées. Sans attendre cette échéance, des mesures sont d’ores et déjà glissées dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023. S’il est adopté tel quel, environ 1,5 milliard d’euros de financement supplémentaire seront consacrés au secteur médicosocial l’an prochain.
* Projet de loi portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein-emploi.
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