Seniors et risque médicamenteux : l’industrie interpelle l’officine

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Seniors et risque médicamenteux : l’industrie interpelle l’officine

Publié le 14 avril 2015
Par Matthieu Vandendriessche
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Ouvrir un dossier pharmaceutique, repérer les ordonnances multiples, rechercher les symptômes évocateurs comme des vertiges ou une chute : ces conseils de bon sens permettent de détecter un risque médicamenteux chez la personne âgée et figurent dans le mémo que le Leem (les entreprises du médicament) va mettre prochainement à disposition des équipes officinales.

Ce dispositif est un des volets de la campagne de sensibilisation à l’iatrogénie médicamenteuse chez le senior, présentée ce mardi 14 avril et que le syndicat de l’industrie pharmaceutique va déployer à partir de la mi-mai à destination des patients eux-mêmes, de ceux qui les accompagnent, ainsi que des médecins et des pharmaciens.

Près de 130 000 hospitalisations impliquent chaque année le médicament, rappelle Patrick Errard, président du Leem. « Cela n’est pas nécessairement lié aux interactions médicamenteuses ou aux effets indésirables. Cela peut être dû à l’oubli d’un médicament ou une confusion dans la prise. Ce qui donne une mauvaise image au médicament est d’abord lié à sa mauvaise utilisation », tient-il à préciser.

Un point de vue que semble corroborer l’étude* réalisée par l’Institut français des seniors et présentée le même jour. Près des deux tiers des patients âgés admettent qu’ils prennent par eux-mêmes des médicaments en plus de ceux prescrits. Et seulement 16 % des patients sollicitent l’avis de leur médecin avant cette prise supplémentaire.

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Outre médecins et pharmaciens, qui seront touchés par le biais de leurs médias professionnels et verront un site Internet ouvert à leur intention (reflexeiatrogenie.com), la campagne du Leem vise les patients et leurs accompagnants, les incitant au bon usage des médicaments et à solliciter leurs professionnels de santé si un signal d’alerte survient. Des inserts publicitaires et communiqués diffusés dans la presse grand public, de même que des leaflets et affiches dans les pharmacies et les cabinets médicaux rappelleront ce message.

Cette campagne, dont la facture s’élève à 500 000 euros pour le Leem, doit être évaluée sur la base du suivi d’indicateurs.

* Enquête menée auprès de 3173 répondants entre le 23 et le 29 mars 2015.