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Selon l’AFIPA, la France a encore des progrès à faire

Publié le 29 juin 2013
Par Francois Pouzaud
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L’observatoire européen sur l’automédication, réalisé par l’AFIPA, relève un retard de l’automédication dans l’Hexagone. Mais certains segments sont particulièrement porteurs.

L’état des lieux réalisé lors du congrès annuel de l’Association européenne des spécialités grand public (AESGP), qui s’est tenu à Lisbonne début juin, a permis à l’Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (AFIPA) de réaliser, avec le concours de Celtipharm, le premier observatoire européen sur l’automédication. Sur la base d’indicateurs comparables, cette étude rend compte du retard de l’automédication* en France au regard de 7 autres pays européens (Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède). « Les résultats seront présentés début juillet au Comité stratégique de la filière des industries et technologies de santé », indique Pascal Brossard, président de l’AFIPA. Ce comité a pour objectif de proposer, dans un contrat de filière, des propositions d’actions concrètes permettant l’amélioration de la compétitivité des industries et de répondre aux enjeux soulevés par Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif.

Un recours trop fréquent aux médecins

L’étude montre une part de marché en volume pour l’automédication en France de 15,9 % en 2012, inférieure à la moyenne européenne (23,3 %). La dépense moyenne annuelle en produits d’automédication par habitant est également moindre avec 34,5 € contre 39,2 € en Europe. Les pays les plus consommateurs d’automédication (Allemagne, Belgique, Suède…) sont aussi ceux qui ont les prix les plus élevés. Ces derniers ne sont donc pas un facteur prépondérant dans le recours à l’OTC. Le retard français, malgré des prix faibles, s’explique par l’organisation du système de soins et le recours encore trop fréquent au médecin généraliste pour les pathologies bénignes. Ainsi, le taux de prescription suite à une consultation est de 74 % contre seulement 24 % au Royaume-Uni, en dessous de 30 % en Suède et 50 % en Allemagne.

La France en croissance sur certains segments

Mais le potentiel est bien là dans l’Hexagone. Sur le périmètre des antalgiques, voies respiratoires, voies digestives et circulation (avec ou sans AMM), une étude IMS Health montre que la France a enregistré en 2012 la plus forte croissance, avec une hausse de 8 % en valeur, par rapport aux autres pays européens. Elle se fait ainsi une large place au soleil face à ses voisins (Allemagne, Belgique et Espagne), qui affichent une hausse modérée de 1 à 2 %. La France est également le seul pays d’Europe à faire état d’une croissance positive non seulement en valeur, mais également en volume.

Les antalgiques prescrits dans 75 % des cas

En automédication stricte (non prescrit), si la France enregistre là encore une progression de 3,5 % en unités vendues (361 millions), le leader européen n’en reste pas moins l’Allemagne avec 762 millions d’unités. Et là encore, pour la société d’étude, « le marché français se distingue du reste de l’Europe par l’importance des ventes sur prescription, synonymes d’accès au remboursement, en particulier sur le marché des antalgiques ». En effet, dans l’Hexagone, les ventes sur prescription représentent 65 % sur les quatre marchés étudiés par IMS Health, contre 10 % en Allemagne, 25 % en Belgique et 12 % en Espagne. Le segment remportant la palme étant les antalgiques avec 75 % des médicaments prescrits, pour un total de 9 unités consommées par habitant (deux pour l’Allemagne ou la Belgique).

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* Retrouvez aussi l’étude de marché consacrée au médicament familial dans le hors-série « Marchés 2012 » paraissant cette semaine.