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SAS

Publié le 13 mai 2023
Par Magali Clausener
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Le service d’accès aux soins (SAS) est un dispositif prévu par le pacte de refondation des urgences en 2019. Son importance a été réaffirmée en 2020 lors du Ségur de la santé, puis à l’été 2022 dans le cadre de la mission « flash » pour les urgences et les soins non programmés.

Quelles sont ses missions ?

Le SAS est un nouveau service d’orientation de la population dans son parcours de soins. Son objectif est de désengorger les services d’urgence des hôpitaux.

La mission essentielle du SAS est d’orienter le patient qui ne peut pas avoir accès à son médecin traitant vers une prise en charge adéquate selon son besoin, qu’il s’agisse de soins urgents ou non programmés. Le SAS fonctionne 7 j/7 et 24 h/24. Il doit permettre d’accéder à un professionnel de santé.

Comment fonctionne-t-il ?

Son fonctionnement repose sur une collaboration entre le service d’aide médicale urgente (Samu) et la médecine générale, sur un même territoire. Une plateforme locale de régulation des appels du SAS facilite l’organisation avec le Samu et la régulation en médecine générale en journée pour les soins non programmés. Celle-ci est assurée à la fois par des médecins régulateurs et des opérateurs de soins non programmés (OSNP). Leur rôle est également de trouver des rendez-vous de médecine de ville dans les 48 heures pour les patients dont le besoin de soins a été confirmé par le médecin régulateur.

Concrètement, un patient appelle le 15 ou le numéro de la plateforme de régulation. Un assistant de régulation médicale (ARM) réceptionne l’appel et estime le degré d’urgence. Il oriente alors le patient vers la régulation d’urgence ou celle de la médecine de ville. Dans le premier cas, le patient est pris en charge par une équipe des structures mobiles d’urgence et de réanimation (Smur) ou un transport sanitaire, ou bien son admission vers un établissement de santé est organisée. Dans le second cas, la régulation de médecine générale peut donner un conseil médical téléphonique au patient, organiser un rendez-vous dans un cabinet médical ou chez un autre professionnel de santé, proposer une visite à domicile ou une téléconsultation.

Quel intérêt pour le pharmacien ?

Depuis 2021, 22 SAS ont été expérimentés dans 13 régions. Actuellement, 31 SAS sont opérationnels et couvrent la moitié de la population française. Le 24 avril 2023, le ministre de la Santé et de la Prévention a annoncé la généralisation du SAS courant 2023. Néanmoins, un décret fixant le cadre réglementaire de ce nouveau dispositif et sécurisant les organisations doit être publié au Journal officiel.

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Le SAS permet d’apporter une solution aux patients pour des soins non programmés mais, pour l’heure, les pharmaciens ne sont pas associés à ce nouveau dispositif. Pourtant, en juillet 2021, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) avait exprimé le souhait que les pharmaciens participent au SAS dans le cadre de la nouvelle convention pharmaceutique, afin de mettre en œuvre, par exemple, une dispensation protocolisée au travers d’une téléexpertise avec le SAS. En juin 2022, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) demandait également d’associer les pharmacies au SAS. Des propositions qui n’ont pas été retenues, pour l’instant, par les pouvoirs publics.

 
 
 
  • Source : ministère de la Santé et de la Prévention, FSPF, USPO.