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Risques médicaux : les surprises d’un regard croisé entre la  France et les Etats Unis

© Un bloc opératoire - Piaxabay

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Risques médicaux : les surprises d’un regard croisé entre la France et les Etats Unis

Publié le 14 novembre 2019
Par Magali Clausener
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Ce 14 novembre, le cabinet Branchet, spécialisé dans la responsabilité civile professionnelle des praticiens libéraux exerçant sur des plateaux techniques lourds (anesthésistes et chirurgiens), a présenté une cartographie des risques médicaux en s’attardant sur les Etats-Unis. Premier constat : malgré ce que l’on pourrait croire, il y a trois fois plus de mises en cause de la responsabilité des praticiens en France qu’aux Etats-Unis. Selon le Docteur Antoine Watrelot, président d’Asspro (association de médecins en charge de la prévention des risques opératoires) et de Fondapro (qui a pour objet de conforter et sécuriser la situation du patient tout au long du processus de soin), le rôle des commissions de conciliation et d'indemnisation des accidents médicaux (CCI) pourrait expliquer ce chiffre. En effet, le recours aux CCI est gratuit. De fait, 70 % des dossiers déposés en CCI n’aboutissent pas à une indemnisation.

Autre fait marquant concernant les actes chirurgicaux réalisés en ambulatoire : la proportion de mises en cause est de 44 % aux Etats-Unis contre 16 % en France (données Branchet). Or, dans les deux pays, ils représentent environ 55 % des actes réalisés. Cependant, pour Jean de Kervasdoué, économiste de la santé, le volume de ces actes étant appelé à augmenter en France (l’objectif est d’atteindre 70 % des opérations en ambulatoire) avec un accroissement des interventions plus lourdes, « la probabilité de l’augmentation de la fréquence des complications est à redouter ».

Un élément est aussi commun aux deux pays : le manque de communication entre les praticiens et leurs patients, mais aussi entre confrères. Un sondage réalisé en mars 2019 par Odoxa pour Fondapro, révèle que 36 % des patients jugent cette relation médicale « mauvaise » alors que pour 92 % des soignants, la relation avec leurs patients est qualifiée de bonne. Un quart des Français (27 %) se dit mal informé sur les risques éventuels avant de bénéficier d’un acte médical. « Ces chiffres sont préoccupants », a souligné Jean de Kervasdoué. Antoine Watrelot a, pour sa part, mis en exergue la difficulté des chirurgiens français à aborder avec leurs patients les complications possibles suite à une intervention.

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