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Quand un protocole local œuvre pour le dépistage
Il n’y a pas que les protocoles de coopération nationaux mis en œuvre devant une suspicion d’angine ou de cystite. D’autres émergent, de portée locale et ciblant par exemple la douleur dentaire sur l’île d’Oléron ou dans la Marne. En dehors de situations d’urgence, des pharmaciens d’Occitanie sont impliqués dans un protocole de coopération visant à dépister l’ostéoporose.
Depuis mai 2023, en Occitanie, un protocole de coopération local s’attache au dépistage de l’ostéoporose. La communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) du Sud Toulousain, qui l’a établi, a choisi de se focaliser sur cette maladie osseuse sous-dépistée et sous-diagnostiquée. La structure couvre pas moins de 47 communes, soit un bassin de près de 150 000 habitants. Une centaine de patients en ont bénéficié depuis un an. Une cinquantaine de professionnels de santé sont impliqués dans cette démarche. Et parmi eux, une trentaine de pharmaciens d’officine ont suivi et validé une formation spécifique, précise Bruno Julia, vice-président de la CPTS et titulaire installé à Lherm (Haute-Garonne). Comme pour les protocoles nationaux, celui-ci s’appuie sur un arbre décisionnel et sur un binôme associant un délégant – un médecin généraliste, qui n’est pas forcément le médecin traitant du patient – et un délégué, qui peut être aussi un infirmier libéral, un chirurgien-dentiste, un masseur-kinésithérapeute, un podologue, un psychomotricien, un ergothérapeute ou encore un diététicien. Une réunion de coordination et d’analyse des pratiques entre professionnels délégants et délégués se tient régulièrement.
Des critères d’inclusion stricts
Pour identifier le public cible, le délégué met en place un échange guidé par un questionnaire. A l’officine, cela se passe dans un espace confidentiel. Après accord du patient, on recherche les critères de non-inclusion puis d’inclusion. Un patient déjà diagnostiqué est exclu, de même que celui ayant réalisé une ostéodensitométrie moins de trois ans auparavant. Le professionnel récupère des données essentielles pour poursuivre la démarche : antécédents médicaux, traitements en cours, ostéodensitométries antérieures. Le patient qui présente une situation de fragilité osseuse, des facteurs de risque ou une maladie associée à l’ostéoporose est éligible. La recherche ne s’arrête pas là. Une prise quotidienne de corticoïdes (soit l’équivalent de 7,5 mg de prednisone) depuis plus de trois mois constitue un critère d’inclusion. Le protocole est déclenché en cas de ménopause précoce ou en l’absence d’un traitement hormonal de substitution. Le délégué recherche enfin d’éventuelles contre-indications à la pratique d’une ostéodensitométrie : grossesse ou prise d’un produit de contraste dans les 72 heures. « Nous devons disposer de toutes ces données pour que le protocole puisse s’appliquer. Les informations sont obtenues auprès du patient lui-même. Mais cela implique aussi de communiquer entre professionnels de santé », souligne Bruno Julia. A l’issue de l’évaluation, une ordonnance type est remise au patient pour réaliser l’examen. L’indication retenue est précisée pour enclencher la prise en charge par l’Assurance maladie.
Un suivi régulier par SMS
Le délégué transmet le compte rendu de l’ostéodensitométrie au médecin traitant et au délégant – s’il est différent – par messagerie sécurisée ou via le dossier médical partagé (DMP). C’est, bien sûr, un médecin qui interprète ces résultats. Le cas échéant, le patient est orienté vers la consultation d’un rhumatologue. A posteriori, il est interrogé sur la réalisation effective de l’examen, d’une consultation et l’instauration d’un traitement. Un questionnaire lui est adressé par SMS personnalisé à un mois, trois mois, six mois et à un an après son inclusion. Les professionnels sont rémunérés par la CPTS : pour chaque action menée, le délégué perçoit 20 € et le délégant, 5 €. Cela implique aussi pour le délégué de réaliser un suivi d’indicateurs comme la nature et le taux d’événements indésirables s’il y a lieu.
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