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« Présider une CPTS, c’est être fédérateur, insuffler une dynamique »

Publié le 3 février 2024
Par Matthieu Vandendriessche
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Il est le plus jeune pharmacien d’officine à la tête d’une communauté professionnelle territoriale de santé. Et l’un des premiers. Titulaire dans la Drôme, Louis Bosson mène cette structure regroupant près de 280 professionnels de santé avec l’objectif constant de solidifier le parcours de soins des patients.

 

 

Il n’est pas forcément celui que l’on croit. Pour certains de ses interlocuteurs avec lesquels il n’a échangé que par e-mail, Louis Bosson est un homme d’âge mûr aux tempes grisonnantes. L’image que l’on peut avoir du président d’une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) couvrant 73 communes, soit un effectif de 110 000 habitants. Or il a 28 ans. Et il est difficile d’imaginer pour tout un chacun que ce pharmacien vite devenu titulaire était un étudiant abonné aux épreuves de rattrapage, sans grande appétence pour les contenus théoriques que l’on croise souvent tout au long du cursus. « J’ai envie de dire aux étudiants qui ont les mêmes difficultés de s’accrocher : le métier de pharmacien est tellement vaste que vous trouverez moyen de vous épanouir. » Le premier à avoir cru en lui est Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) de 2011 à 2021. Titulaire à Montélimar (Drôme), il propose à son adjoint à peine sorti de la faculté de Grenoble (Isère) de prendre le relais à la tête de son officine. Au départ, Louis Bosson ne voulait pas s’engager à devenir « pharmacien de première classe » – allusion à l’inscription sur le fronton de cette officine classée aux monuments historiques. C’est l’arrivée d’un autre adjoint, Lionel Aumont, avec lequel le courant passe bien, qui les décidera à s’installer ensemble. « Dans cette pharmacie, nous n’avons pas eu de difficulté à nous poser comme professionnels de santé plutôt que comme commerçants ». Tant la tonalité de l’officine est donnée par ce que clients et patients viennent y chercher.



Faire fonctionner ce qui existe déjà

 

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Vaccination, entretiens pharmaceutiques, dispensations protocolisées et, bientôt, bilans de prévention : les deux titulaires s’investissent dans les missions officinales. « Pour chacun des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) avec lesquels nous travaillons, nous réalisons pendant une semaine définie des bilans de médication en lien avec l’équipe soignante, le médecin coordonnateur et le médecin traitant. » Travailler en coordination interprofessionnelle, c’est un socle pour le pharmacien. A la tête de la CPTS Portes de Provence, il noue des échanges avec hôpitaux, cliniques et établissements médicosociaux. « Notre structure n’a pas vocation à créer de nouveaux dispositifs mais à faire fonctionner ensemble ce qui existe. En dépit des difficultés, le parcours de soins des patients doit devenir réalité. Nous avons ainsi ouvert des créneaux pour permettre la consultation rapide d’un médecin généraliste dans le cadre de soins non programmés. » C’est d’abord en dressant des listes d’adresses e-mails sur Excel que le pharmacien devient un pivot de cette CPTS née fin 2019 et regroupant aujourd’hui quelque 280 adhérents. Les membres du bureau et une équipe de deux salariées réalisent 95 % du travail. « Le restant, c’est pour moi. C’est être fédérateur, insuffler une dynamique, gérer un budget conséquent. Ce sont des réunions à l’heure du déjeuner et jusqu’à parfois tard le soir. Il n’y a pas un jour sans une intervention, une réponse à un e-mail », évoque le pharmacien.

2018 

2021 

2021

BIO Louis Bosson

Diplômé de la faculté de pharmacie de Grenoble (Isère)

Est élu président de la CPTS Portes de Provence

Devient, en octobre, titulaire à Montélimar (Drôme)