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PHI va devenir « grossiste-répartiteur » pour le quart-monde
Assemblée générale le 20 avril, réunion au ministère le 30, Pharmacie humanitaire internationale (PHI) s’interroge sur les mutations nécessaires à sa survie avec l’interdiction des MNU fin 2008. « La DGS nous a demandé de devenir un grossiste-répartiteur pour le quart-monde », informe Jean-Marc Merle, président de PHI. Soit 800 centres – dépendant de structures comme Médecins du monde ou le SAMU social – à « ravitailler » en médicaments, lesquels sont fournis par le Leem. L’idée des DDASS est de regrouper l’approvisionnement en un ou deux points de livraison dans les grandes villes.
« Nous avons obtenu l’agrément d’ONG pour pouvoir ouvrir un établissement pharmaceutique, maintenant il nous faut des garanties en termes de financement pour pouvoir faire des expérimentations à la rentrée et être prêts début 2009 », précise Jean-Marc Merle.
La moitié des antennes locales vont disparaître
Si PHI continue parallèlement ses opérations à l’étranger (Sri Lanka, Pérou, Congo…), ce sera avec des médicaments essentiels achetés à cette fin. Par ailleurs, toutes les missions pour un pays donné (évaluation des besoins, achat de médicaments, livraison, évaluation de l’opération) devraient être gérées par une même antenne régionale.
La moitié des 37 antennes locales devrait disparaître. Olivier Laurent, coordinateur de PHI-Hérault, est amer : « Le système des MNU fonctionnait. Ils vont être détruits sous prétexte de quelques trafics dans le tiers-monde… » D’ici quelques mois, PHI perdra la plus grande partie de sa ressource en médicaments et une part de ses bénévoles : le tri sélectif représente 90 % de son activité et 160 adhérents sur 200 y sont affectés. « Pour légiférer, on a avancé que les médicaments collectés ne sont pas adaptés aux pathologies des pays tropicaux. Nous le reconnaissons nous-mêmes puisque pour ces zones nous achetons les génériques ad hoc. Sinon, nous ne travaillons qu’avec des pays aux pathologies identiques », explique Olivier Laurent. Hormis la part utilisée en France, 60 % des médicaments traités partaient au Liban, une partie en Roumanie, une autre en Algérie… « Maintenant tout repose sur les hypothétiques promesses de dons du Leem, déplore Olivier Laurent. Un contrôle des circuits n’aurait-il pas mieux valu qu’une suppression pure et simple de nos ressources ? »
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