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Pénurie de médecins : l’officine « gare de triage » est sur les rails en Bretagne

© Getty Images/iStockphoto

Pénurie de médecins : l’officine « gare de triage » est sur les rails en Bretagne

Publié le 3 mai 2022
Par Matthieu Vandendriessche
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Une solution qui pourrait permettre de pallier aux déserts médicaux. C’est ainsi que les médias locaux et nationaux (télévisions, radios, presse écrite) présentent ces derniers jours l’expérimentation Osys. Ce dispositif a été lancé en mars dans 50 pharmacies bretonnes portées volontaires. Il a donné au directeur de l’agence régionale de santé de Bretagne, Stéphane Mulliez, l’occasion d’une visite dans l’une d’elle, installée à Dol-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine), vendredi 29 avril.

Osys est l’acronyme d’Orientation dans le système de soins. L’expérimentation, menée sur le modèle « article 51 »* fait de la pharmacie une sorte de « gare de triage » des situations de premier recours. La prise en charge s’effectue sans rendez-vous dans un espace de confidentialité. Elle porte sur 13 situations axées sur la description de symptômes courants : douleur à la miction, rhinite, céphalée, diarrhée, conjonctivite, plaie ou brûlure, etc.

Près de 400 actions de « triage » ont déjà été mises en œuvre. « Les premiers résultats montrent que les trois quarts des situations sont traitées par le conseil officinal. Dans près du quart des cas, la personne est renvoyée vers la consultation médicale, physique ou dématérialisée. L’orientation vers un service d’urgence s’effectue dans 3 à 4 % des situations », précise Martine Costedoat, directrice générale de Pharma Système Qualité (PHSQ), association qui porte cette expérimentation. A noter que certains patients sont adressés aux urgences alors qu’ils se rendaient à l’officine par exemple pour une simple demande d’antalgique.

En pratique, l’orientation des patients est encadrée et sécurisée par des arbres décisionnels auxquels les participants ont été formés. Les unions régionales des professionnels de santé (URPS) des pharmaciens et des médecins libéraux sont parties prenantes. Trois médecins généralistes ont ainsi été mobilisés pour bâtir les protocoles avec les officines. Avec l’accord du patient, le médecin traitant est informé du suivi de son orientation. Un budget de 400 000 euros est alloué à ce dispositif. Le pharmacien est rémunéré 15 euros pour chaque orientation effectuée.

Dans le cadre de cette expérimentation qui doit durer deux ans, près de 15 000 situations d’orientation sont attendues, dont la moitié à la fin de 2022.

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*En référence à l’article 51 de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018 qui autorise ce modèle de nouvelles expérimentations dans le domaine de la santé.