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© Quelle est la perception des nouveaux services par les patients âgés selon les pharmaciens ? - DR
Nouveaux services : quels sont les besoins des patients âgés selon les pharmaciens ?
Une enquête sur la perception des patients âgés par les pharmaciens d’officine a été présentée lors du colloque annuel du CVAO (Comité de valorisation de l’acte officinal), organisé le 20 novembre dans les locaux de l’Ordre national des pharmaciens. Cette enquête cible notamment les nouveaux services développés pour les patients. Elle a été menée auprès de 589 pharmaciens en majorité engagés dans la certification qualité ISO 9002 QMS Pharma, mise en œuvre par l’association Pharma Système Qualité (PHSQ). En voici quelques résultats commentés par les initiateurs de l’enquête.
Les pharmaciens affirment que dans 64 % des cas, une personne âgée vient parfois accompagnée à l’officine. Elle est rarement accompagnée dans 16 % des cas.
Pour Jean Michel Mrozovski, président du CVAO, le fait que les personnes âgées se rendent en grande majorité accompagnées à l’officine ne traduit pas forcément une perte d’autonomie mais la persistance d’un lien social. A contrario, une venue à l’officine « rarement accompagnée » peut signifier le maintien de l’autonomie sur les actes du quotidien mais pas forcément une bonne compréhension des traitements et des problématiques de santé, souligne Laëtitia Hible. Par ailleurs, rappelle la présidente de PHSQ, la facilité d’accès à une officine est conditionnée par son éloignement du lieu de vie.
Lorsqu’une personne âgée ne peut pas venir à l’officine, peu de pharmaciens livrent eux-mêmes les traitements au domicile, en dehors de tout service de livraison développé par l’officine.
Les répondants relèvent que les patients âgés ne demandent que peu fréquemment qu’on leur apporte les médicaments à domicile. Ce service encore peu développé et réalisé sans réelle procédure pourrait être davantage structuré, intégré au fonctionnement de l’officine et rémunéré. Quoi qu’il en soit, à ce stade, « les personnes âgées ne sont globalement pas attirées par les services de ce type car elles y sont peu habituées. Il est plus naturel pour elles de demander à un tiers d’aller chercher leurs médicaments que de solliciter le pharmacien, qu’elles ne veulent pas déranger », constate Laëtitia Hible.
Le pharmacien estime que ses patients âgés attendent de lui une aide pour résoudre les problématiques du quotidien plutôt que pour leur expliquer leurs pathologies.
« Selon son ressenti, le pharmacien n’identifie pas chez son patient un besoin de pédagogie sur sa maladie. Celui-ci veut avant tout être écouté et informé sur les moyens de faciliter la prise des médicaments », relève Jean Michel Mrozovski. Fort de ce constat, selon la présidente de PHSQ, l’antériorité d’un traitement ne doit pas éloigner les pharmaciens des questions basiques comme « Avez-vous compris votre traitement ? Quels effets indésirables êtes-vous amené à ressentir ? Vous reste-il suffisamment de médicaments chez vous ? »
Bilans partagés de médication : 34 % n’envisagent pas d’en faire et 32 % en ont déjà fait moins de 10.
« Contrairement à la vaccination, qui est pourtant un acte nouveau pour des pharmaciens, les bilans partagés de médication ne sont pas entrés dans les mœurs », constate le président du CVAO. Les pistes d’amélioration sont ouvertes. « Le simple constat de l’inobservance, qui est nettement mis en avant dans cette enquête, devrait faire accélérer le mouvement vers cette solution simple pour rattraper notre retard dans l’éducation thérapeutique », ajoute Laëtitia Hible.
La moitié des pharmaciens envisagent de proposer un pilulier lorsqu’ils constatent une rupture fréquente de l’observance. 28 % l’ont déjà fait.
La préparation des doses à administrer (PDA) trouve encore difficilement sa place à l’officine car elle demande organisation et sécurisation, rappellent les initiateurs de l’enquête. « Chronophage et largement sous rémunérée, elle doit s’inscrire dans une stratégie d’entreprise bien définie », considère Laëtitia Hible.
10 % des pharmaciens identifient la perte de poids comme un facteur de fragilité.
La perte de poids est un des rares indices parfaitement mesurables de l’entrée dans la fragilité. « Faut-il pousser nos confrères à peser systématiquement les personnes âgées isolées ? », s’interroge Laëtitia Hible. Il existe en effet des outils permettant de mesurer le tonus musculaire, par exemple par la force de la main. La prise de poids à l’officine, qui n’est que rarement réalisée par le médecin ou l’infirmier, est une opportunité de suivi du patient dont les officinaux devraient s’emparer, affirme Jean Michel Mrozovski. « Soyez plus opérationnel en effectuant des actes qui peuvent être mesurés et évalués », recommande-t-il aux pharmaciens.
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