Interpro Réservé aux abonnés

Mieux encadrer la prescription hors AMM

Publié le 22 novembre 2018
Par Yolande Gauthier
Mettre en favori

Loin d’être marginale, la prescription hors AMM représenterait 15 à 20 % des ordonnances, voire jusqu’à 80 % en pédiatrie hospitalière, ce qui explique pourquoi les académies nationales de médecine et de pharmacie lui ont consacré une séance le 14 novembre dernier. Selon le Dr Yves Juillet, président honoraire de l’Académie nationale de pharmacie et membre de l’Académie nationale de médecine, les médicaments les plus utilisés hors AMM sont les antalgiques, les antithrombotiques, les antidépresseurs, les protecteurs gastriques, etc. «   En pratique l’évaluation de la fréquence des prescriptions hors AMM et l’analyse de leur caractère justifié ou non sont particulièrement difficiles, car elles ne peuvent reposer que sur un examen des ordonnances mentionnant explicitement “prescription hors AMM”. Or celles-ci sont rares, car l’utilisation de cette formule entraîne de facto un non-remboursement pour les patients   », souligne-t-il. Certaines utilisations hors AMM peuvent se justifier, dans la mesure où des indications du médicament, non mises à jour, peuvent être en décalage avec les données récentes de la science. Par ailleurs, les AMM de certains médicaments ne sont pas adaptés à des populations de patients comme les enfants ou les femmes enceintes. Il existe donc un besoin de régulation, de sécurisation et d’harmonisation du hors AMM. Les académies demandent aux autorités de se donner «   davantage de moyens pour identifier les prescriptions hors AMM injustifiées   », notamment à l’aide du dossier médical partagé (DMP), et souhaitent que des prescriptions identifiées comme pertinentes par un comité permanent d’experts – à mettre en place –«   soient prises en charge par l’Assurance maladie   », tout en faisant l’objet d’un recueil de données et d’une surveillance spécifique. §

Publicité