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« Menons des actions dès l’école »

Publié le 15 octobre 2011
Par Francois Pouzaud
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Le directeur général de Zambon France vient de prendre la tête de l’AFIPA (Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable). Interview.

Comment se porte le marché de l’automédication ?

PASCAL BROSSARD : Le marché des ventes hors prescriptions de médicaments non remboursables est stable. Selon IMS, il a évolué de 1,1 % en chiffre d’affaires et de 1 % en unités sur douze mois fin juin 2011. Depuis janvier, la progression est de 2,3 % en CA et de 1,8 % en unités. Il n’y a aucune raison structurelle pour que ce marché baisse dans les prochains mois. Je pense qu’il va, au contraire, progresser de manière mécanique du fait de l’augmentation des déremboursements. Les pressions économiques sur les dépenses de santé créent en effet une fenêtre d’opportunités comme le marché n’en a jamais connue.

Quels sont vos objectifs et priorités ?

L’AFIPA va présenter différentes propositions pour induire des changements de comportements chez les patients-consommateurs. L’objectif est que l’automédication soit au cœur de leur stratégie de soins. Par exemple, nous pouvons envisager de mener des actions d’éducation à la santé des enfants à l’école, de former des médecins à l’automédication responsable, et des pharmaciens pour qu’ils aient un rôle plus efficient. Il faut aussi étendre le spectre de l’automédication par une politique dynamique des switchs en s’appuyant sur les expériences européennes. Il serait pertinent d’inventer de nouveaux modèles à la frontière de l’automédication permettant de renouveler à l’officine les traitements chroniques initiés par les médecins. Enfin, les industriels, la Haute Autorité de santé et le ministère de la Santé s’accordent à dire qu’il faut faire évoluer la dénomination de service médical rendu insuffisant, particulièrement néfaste et dénigrante pour l’automédication. La dénomination de « médicament à prise en charge individuelle », par opposition à « médicament de prise en charge collective », permettrait de clarifier la situation sans donner au médicament familial une image d’inefficacité.

Que fait l’AFIPA pour le libre accès ?

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Une pharmacie sur deux a implanté un tel espace, c’est trop peu ! L’association continuera à creuser le sillon du libre accès en pharmacie. Par des témoignages et des études chiffrées, nous voulons démontrer que le libre accès est positif pour le patient et qu’il a du sens sur le plan économique pour le pharmacien. Ce dernier doit être convaincu que le libre accès est une évolution attendue par le patient-consommateur.