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« Médecin et pharmacien forment un tout au bénéfice des patients »

Publié le 13 avril 2024
Par Matthieu Vandendriessche
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Au sein de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France, Agathe Peigné tient entre ses mains les thématiques de l’officine. Elle est amenée à s’exprimer sur les évolutions du métier de pharmacien en affichant une vision affirmée de sa position vis-à-vis des médecins.

 

Le poste de vice-président chargé des perspectives professionnelles est l’un des plus exposés de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf). « Mon rôle, explique Agathe Peigné, est celui de chargée de mission en affaires publiques. Il s’agit de prendre la parole sur ces sujets, de les porter au sein du réseau de l’association, en relation directe avec les instances représentatives de la profession. » Etudiante en 4e année de pharmacie à Tours (Indre-et-Loire), cette cheville ouvrière de l’Anepf entrevoit aussi ses propres perspectives en tant que titulaire d’officine. « Je souhaite réaliser des bilans de médication et autres entretiens pharmaceutiques, car je veux m’inscrire dans le suivi des patients en approfondissant sur le long terme. » Son autre credo, c’est l’interpro. Ainsi, à la rentrée prochaine, en s’engageant dans le service sanitaire, elle accompagnera des étudiantes infirmières et sages-femmes dans un projet de prévention en établissement scolaire ou en milieu carcéral pour aborder les thématiques de santé publique que sont la santé sexuelle, l’hygiène buccodentaire, la lutte contre les addictions au tabac, aux stupéfiants et à l’alcool.

Fille de médecin, nièce de pharmacien

 Les échanges interprofessionnels, Agathe Peigné les pratique déjà au sein de sa propre famille. Sa mère est médecin généraliste, son oncle pharmacien titulaire à Amboise (Indre-et-Loire). C’est dans son officine qu’elle a effectué son stage de 3e au collège. Avec sa sœur Clara, étudiante en 4e année de médecine, elle partage un logement et des points de vue. Le soir, il est question des cours de la journée. « Les médecins sont axés sur la sémiologie et l’établissement d’un diagnostic. Nous, pharmaciens, sommes compétents en matière de pharmacologie, le mécanisme d’action des médicaments. Mais nous voyons les mêmes pathologies et les mêmes patients. Ces deux professions sont différentes, mais complémentaires. Nous formons un tout au bénéfice des patients. Sachons reconnaître nos limites et les compétences de chacun », considère la future officinale. Elle estime que « l’évolution du métier de pharmacien ne vole pas les tâches des autres. Au contraire, une meilleure répartition permet de libérer du temps médical au profit des situations les plus complexes ».

A la question, peut-on parler de prescription pharmaceutique sur les tables rondes des événements professionnels, Agathe Peigné répond oui sans hésitation. Et elle rappelle que « c’est d’ailleurs le terme employé dans les textes pour la vaccination. Dans le cas de la dispensation sous protocole, on pourrait également l’utiliser, car il revient au pharmacien de délivrer ou non un antibiotique à l’issue du test rapide d’orientation diagnostique (Trod). » Une vision équilibrée et affirmée qui augure de belles perspectives pour la profession.

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Bio Agathe Peigné

 

 2014 

Stage de 3au collège dans une officine

2019 

2e année d’études de pharmacie

2023 

Elue vice-présidente de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) chargée des perspectives professionnelles