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Maison de santé : la panacée mais pas la tranquillité

Publié le 24 mai 2019
Par Myriem Lahidely
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Trouver le salut dans une maison de santé, c’est ce que pensait Valérie Bourrel-Berthomieu, pharmacienne à Axat, un bourg audois de 600 habitants, lorsqu’elle s’est installée en 2012 à l’entrée de celle qui ouvrait, toute neuve, au centre du village. «   Le médecin qui l’a initiée a voulu anticiper son départ à la retraite, rappelle la titulaire. Il est censé partir en juin et n’a toujours pas de remplaçant.   » Une jeune généraliste a rejoint 2 confrèresde la maison de santé il y a un an et demi, et un autre est installé dans le village. Mais des questions se posent si le médecin proche du départ, qui est aussi gérant de la structure, n’est pas remplacé. D’autant que, en juillet 2018, l’ARS a modifié les zonages assortis d’aides à l’installation de médecins. Depuis novembre, Axat est passée de « sous-dotée » à zone intermédiaire. L’agence a en effet comptabilisé 3 villages dont un possède 2 médecins pour une population supérieure à Axat, l’autre 7 médecins, le troisième aucun. «   Un zonage plus intéressant à 50   km d’ici risque de détourner les candidats   », observe la pharmacienne qui craint de voir la jeune praticienne préférer partir plutôt que d’être « surbookée » avec, en outre, une garde une semaine sur deux. Depuis son installation dans la maison de santé, l’officine, elle, a vu sa trésorerie redevenir positive et se stabiliser. «   Si je n’avais pas fait ce transfert, j’aurais mis la clé sous la porte, confie Valérie Bourrel. Je ne regrette pas, mais il y aura encore des choix stratégiques à opérer.   » Car là, c’est le médecin qui risque de baisser le rideau. 

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