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© Getty Images
Maillage : pourquoi les grossistes-répartiteurs ont-ils l’un des tout premiers rôles ?
Chaque année, pour assurer la livraison des médicaments dans les 20 000 pharmacies françaises, ils parcourent des centaines de milliers de kilomètres. À ce titre, les grossistes-répartiteurs permettent aux 20 000 officines du territoire, même très isolées, de répondre présent. Ils souhaitent aujourd’hui faire évoluer leur modèle.
Méconnus du grand public, les grossistes-répartiteurs jouent pourtant un rôle indispensable. « Une fois qu’ils ont acheté les médicaments en gros aux laboratoires, les grossistes-répartiteurs sont tenus de les répartir équitablement sur tout le territoire. Peu importe que l’officine soit située au centre-ville d’une grande agglomération ou dans une vallée alpine peu habitée, nous devons nous assurer de leur disponibilité partout et au même prix », explique Emmanuel Déchin, délégué général de la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP). Ces « pharmacies des pharmacies » ont une mission de service public dont le cadre a été fixé par le code de la santé publique. « Les entreprises ont ainsi des obligations sur la largeur et la profondeur de leurs stocks. À savoir, disposer en permanence de 9/10e des spécialités commercialisées en officine et d’un stock assurant deux semaines de consommation de la clientèle habituelle. Enfin, il leur faut être en capacité d’honorer toutes les commandes passées par leurs pharmacies clientes en moins de 24 heures », détaille le délégué général.
6 millions de boîtes livrées chaque jour
Pour relever le gant, les six acteurs principaux (Groupe Phoenix OCP, CERP Rouen, Alliance Healthcare France, CERP Rhin Rhône Méditerranée, CERP Bretagne Atlantique et Giphar Groupe) se partagent le territoire national, chacun déclarant son périmètre d’actioninterviennent sur un territoire de répartition national ou régional déclaré auprès l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Deux fois par jour, leurs 3 000 véhicules sillonnent ainsi les routes métropolitaines pour livrer près de six millions de boîtes. « Il s’agit d’une pratique bien établie qui permet aux clients de disposer de deux créneaux de commandes pour satisfaire au mieux les besoins des patients », souligne Emmanuel Déchin. Les grossistes restent sur le pont les week-ends grâce aux tournées d’astreinte, afin de pouvoir répondre par exemple à une demande urgente de Rifadine après une épidémie de méningite.
Une présence fine sur le territoire
Autre outil clé de cette machinerie logistique complexe : un patchwork de 176 agences, qui apparaissent comme autant d’« entrepôts gigognes » – à chacun son format pour assurer un maillage fin de l’Hexagone. Mise en place initialement par OCP – qui, depuis janvier dernier, a fusionné avec le Groupe Phoenix –, une plateforme de synchronisation des stocks reçoit l’intégralité des achats réalisés auprès des laboratoires, et les répartit ensuite aux agences locales. « Cela permet une gestion plus fine des quantités à livrer : la plateforme concentre les stocks en un lieu et livre les quantités précises nécessaires aux agences locales », juge Emmanuel Déchin. Une organisation efficace qui pourrait être reproduite, toutes choses égales par ailleurs, chez les autres acteurs du secteur. Salutaire, cette rationalisation est censée permettre aux officines de mieux affronter les turbulences traversées depuis une dizaine d’années comme les ruptures d’approvisionnement.
Des coûts d’exploitation qui ont explosé
Augmentation des prix de l’énergie pour les entrepôts et du prix de l’essence, hausse des salaires… « le maillage des grossistes-répartiteurs est efficace mais le secteur traverse de sérieuses difficultés économiques. Les coûts d’exploitation se sont alourdis de 40 millions d’euros en 2022 et en 2023, absorbant quasiment entièrement le plan de soutien du gouvernement obtenu après le Covid-19, en 2021, de 90 millions d’euros sur trois ans, alerte le délégué général de la CSRP. La facture n’est pas près de s’alléger, transition écologique oblige. La lutte contre les passoires énergétiques et le verdissement des flottes va demander non seulement des investissements importants mais aussi de repenser des tournées peu compatibles avec l’autonomie des véhicules électriques… »
Comment optimiser les flux logistiques ?
D’où l’hypothèse d’optimiser le flux logistique de chaque officine qui, outre les tournées des grossistes-répartiteurs, peut recevoir chaque jour les livraisons en direct des laboratoires pharmaceutiques et d’autres fournisseurs. Autant de livraisons distinctes pas toujours optimisées… : « Si l’on veut que les camionnettes soient remplies, pourquoi ne pas imaginer que les grossistes-répartiteurs prennent en charge l’ensemble des livraisons, moyennant facturation de la prestation de service ? » Le débat est ouvert.
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