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L’organisation des équipes à l’épreuve de l’épidémie
L’épidémie de Covid-19 met la mécanique bien huilée des équipes officinales à rude épreuve. Activité en baisse après l’effervescence d’avant confinement, effectif réduit… Malgré les difficultés, les pharmacies résistent. Organiser la désorganisation, c’est possible.
Titulaire malade, préparateurs en arrêt, activité intense ou au ralenti… L’officine est en première ligne pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 et prendre en charge les patients du mieux que possible. Dans ces circonstances extraordinaires, toute son organisation est chamboulée. En plus de faire face à un scénario sanitaire inédit, les pharmaciens sont confrontés à un environnement réglementaire qui évolue de jour en jour, voire d’heure en heure. Pour adapter le droit à la crise et aider les entreprises à garder la tête hors de l’eau, le gouvernement multiplie les mesures exceptionnelles, notamment en matière de droit du travail. S’ajoute à cela un chapelet d’initiatives professionnelles nationales ou locales.
Bien qu’éprouvé, le réseau officinal semble pour le moment plutôt bien résister à l’épidémie. Même s’il est pour l’heure impossible d’avoir des chiffres précis, les représentants de la profession s’entendent pour dire que peu d’officines ont dû baisser le rideau faute de pharmacien en capacité d’exercer. « Les pharmacies qui ferment sont très très peu nombreuses. Le réseau se maintient à peu près normalement, assure Pierre Béguerie, président de la section A de l’Ordre des pharmaciens. Les cas de fermeture concernent souvent de petites officines avec un seul pharmacien contaminé par le coronavirus. » La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) n’ont pas une vision plus claire de la situation. « Nous avons quelques échos de fermetures, notamment un cas en région parisienne », rapporte le président de l’USPO, Gilles Bonnefond. En cas de fermeture, la règle est claire : il faut prévenir l’agence régionale de santé (ARS), l’Ordre et le responsable du secteur de garde afin de conserver un maillage territorial dense et assurer la continuité des soins. L’objectif reste tout de même le maintien de l’activité. Plusieurs options sont envisageables. Si par exemple le titulaire est malade, il est possible de conférer ses pouvoirs à un adjoint ou d’embaucher un remplaçant, option qui s’avère toutefois compliquée à l’heure où tous les pharmaciens sont déjà sur le pont…
Les étudiants à la rescousse
Côté équipe, le Covid-19 apporte aussi son lot de bouleversements. De nombreux salariés ont en effet eu recours aux arrêts maladie autorisés pour les gardes d’enfants ou pour protéger les salariés vulnérables (femmes enceintes, pathologies respiratoires chroniques, diabète, immunodépression, etc.). D’autres sont absents car confinés à domicile après avoir présenté des signes d’infections. Pour pallier un manque de personnel, les pharmaciens peuvent embaucher, même si, là encore, la période n’est pas des plus propices. Un titulaire peut également faire appel à Pharm’Help, plateforme internet lancée le 17 mars par l’Ordre et l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) pour mettre en relation des pharmaciens ayant besoin de renfort et des étudiants volontaires, moyennant rémunération. « Nous avons eu plus de 120 demandes d’officinaux », rapporte Gautier Davrainville-Simonato, le président de l’ANEPF, pour qui « le système fonctionne bien. Plusieurs dizaines d’annonces ont déjà été honorées. » Certaines zones géographiques (Rhône-Alpes, Grand-Est, Ile-de-France) sont encore en souffrance, examens obligent. « La plupart sont passés maintenant, donc ces demandes devraient être remplies », explique Gautier Davrainville-Simonato.
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