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L’officine, « gare de triage » du premier recours
Conjonctivite, brûlures du premier degré, diarrhées : ce sont en tout 13 situations qui donneront lieu à une orientation au comptoir dans le cadre du projet OSyS. Une initiative qui doit être lancée à l’été.
OSyS pour Orientation dans le système de soins. L’expérimentation, menée sur le modèle « article 51 »1 fait de l’officine une sorte de gare de triage des situations de premier recours, traitées par le conseil officinal ou renvoyées vers une consultation médicale ou un service d’urgence.
Cette initiative a donné lieu à un appel à projets de l’agence régionale de santé Bretagne et c’est l’association Pharma Système Qualité (PHSQ) qui la mène pour un lancement à l’été. Les unions régionales des professionnels de santé (URPS) des pharmaciens et des médecins libéraux sont parties prenantes.
Cinquante officines se sont portées volontaires pour intégrer cette expérimentation rémunérée. Une plateforme numérique et un cycle de formation seront mis à leur disposition.
En pratique, l’orientation des patients est encadrée et sécurisée par des arbres décisionnels élaborés en lien avec le corps médical. « Ces outils constituent un support facilitateur de la prise de décision qui est fondée sur le dialogue avec le patient, la capacité d’analyse et la réflexion professionnelle suivant la description des symptômes. Le pharmacien s’abstient cependant de toute formulation de diagnostic », expose Martine Costedoat, directrice générale de PHSQ.
Le protocole utilisé est une transposition du modèle suisse du NetCare2. Son objectif est tout autant d’éviter un recours inadapté aux urgences et une automédication inappropriée. Avec l’accord du patient, le médecin traitant est informé du suivi de son orientation. Cette démarche de premier recours met en œuvre une coopération interprofessionnelle en dehors du cadre strict des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). Celles-ci vont plus loin avec la possibilité donnée aux pharmaciens de délivrer des médicaments de prescription médicale obligatoire selon des protocoles définis. « Mais dans les zones sous-médicalisées, très répandues en Bretagne, il n’y a pas de CPTS », constate la directrice de PHSQ.
Les indicateurs relevés seront consolidés et analysés par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). « La finalité est d’apporter des éléments d’évaluation d’un nouveau parcours de soins dont le pharmacien d’officine serait l’une des portes d’entrée. »
Près de 15 000 situations d’orientation sont attendues au travers de cette expérimentation qui doit durer deux ans, avec une première évaluation à mi-parcours.
1 L’article 51 de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2018 permet d’expérimenter des innovations dans l’organisation des parcours de soins.
2 Les pharmaciens suisses peuvent proposer (sans rendez-vous) des conseils médicaux et des médicaments dans le cadre de maladies et blessures bénignes. Un triage est effectué à l’aide d’algorithmes scientifiques développés en collaboration avec des médecins et des pharmaciens.
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