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L’interprofessionnalité a encore beaucoup de travail sur la planche
Tout transfert de tâches suppose au préalable un nombre suffisant de receveurs de tâches. » Ce théorème est celui posé par le CSDM (1) dans son étude « L’interprofessionnalité : leçons des expériences étrangères » menée pour le compte du CNPS (2). Un théorème que les Anglo-Saxons nomment « skill-mix », ou « coordination optimale des compétences ». Objectif : permettre au patient d’être mieux soigné et à moindre coût, en évitant notamment l’hôpital.
L’étude accorde une large place aux transferts de tâches des médecins vers les infirmières, avec des résultats très variables selon les pays. Ainsi, dans les pays anglo-saxons et scandinaves, la pertinence économique du « skill-mix » est quasi garantie. En revanche, en Europe méditerranéenne, où les professionnels de santé sont arc-boutés sur leurs prérogatives, ces succès restent cantonnés à quelques initiatives isolées.
Le paiement à l’acte fait obstacle
Quant aux officinaux, ils feraient partie, selon le CSDM, des professionnels français les plus « interprofessionnalisables », comme les médecins généralistes et les infirmières. Problème : « ce sont l’exercice libéral et le paiement à l’acte qui opposent à ce type de réforme les obstacles les plus durs ».
Les propositions émises par l’UNPS (3) il y a un an (voir Le Moniteur n° 2777) et la loi « Hôpital, patients, santé et territoires » aideront-elles à les lever ? Le CNPS l’espère… lui qui s’était pourtant montré hostile au projet de loi de Roselyne Bachelot.
(1) Centre de sociologie et de démographie médicales.
(2) Centre national des professions de santé.
(3) Union nationale des professionnels de santé.
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