Interpro Réservé aux abonnés

Les pharmaciens snobés par Sophia

Publié le 26 janvier 2008
Mettre en favori

La CNAM a le plaisir d’annoncer la naissance de Sophia, son service d’accompagnement des malades chroniques. Le médecin traitant y tient la toute première place. Une expérimentation sera lancée en mars dans 10 départements (Seine-Saint-Denis, Alpes-Maritimes, Ariège, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Gers, Sarthe, Loiret, Puy-de-Dôme et Tarn) pour conseiller, écouter, motiver gratuitement les quelque 136 000 adultes diabétiques en ALD qui y résident et qui le souhaiteront. Le service pourra aussi les orienter vers l’offre de soins existante et les structures locales et régionales adaptées (réseaux, maisons du diabète, spécialistes). Sont prévus des contacts toutes les six semaines et dans la durée. Septembre verra la mise en place d’un accompagnement téléphonique personnalisé effectué par des infirmiers de l’Assurance maladie. A terme, des services Internet seront proposés. Le coût du programme est estimé à 10 ME par an. « C’est un tournant majeur pour l’assurance maladie, se réjouit Frédéric van Roekeghem, directeur général de la CNAM. Avec Sophia, elle remplit sa mission d’assureur solidaire en santé, la prévention ayant sa place à côté de la maîtrise des coûts. »

« Anti-pharmacien ! »

L’ordre des pharmaciens et les syndicats ont pourtant en travers de la gorge cet accord conventionnel signé avec les médecins, mais sans les pharmaciens. « On dépasse les bornes en excluant de la coordination des soins le seul professionnel à respecter ses accords. C’est un projet anti-pharmacien !, s’insurge Gilles Bonnefond, secrétaire général de l’USPO. Nous sommes aussi là pour promouvoir la qualité, pas seulement pour faire des économies. » Et de s’interroger sur l’opportunité de négocier ce dossier avec le ministère de la Santé. « Il est scandaleux que des budgets aient été trouvés alors que nos avenants EHPAD et Iatrogénie n’ont pu aboutir faute de ressources, commente pour sa part CLaude Japhet, président de l’UNPF. Les médecins ont-ils tous les droits et tous les budgets de la CNAM ? »

Le Pr Hubert Allemand, médecin-conseil national, veut rassurer : « C’est vrai, on a traité en priorité le couple médecin traitant-patient, mais les officinaux ne doivent pas considérer que, parce qu’ils n’ont pas un cadre précis dans une procédure, ils en sont exclus. Non, ils sont les bienvenus. On avance pour trouver les clés de leur place dans un programme d’accompagnement. L’avenir est ouvert et il faut lever cette incompréhension. » A quand des expériences pharmaceutiques locales venant se greffer à cette initiative ?

Publicité