Interpro Réservé aux abonnés

Les déserts médicaux gagnent du terrain

Publié le 24 avril 2010
Par Anne-Laure Mercier
Mettre en favori

Dans la perspective d’une régionalisation de la santé, mise en place des ARS (agences régionales de santé) oblige, le Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM) a décliné pour la première fois cette année ses données de démographie médicale à l’échelon régional. Ainsi, le 13 avril dernier, les premiers « Atlas régionaux de la démographie médicale française » voyaient le jour. Réalisés à partir des chiffres du tableau de l’Ordre, ils montrent, entre le 1er janvier 2008 et le 1erjanvier 2009, une baisse des effectifs dans 19 régions sur 22, la Lorraine en tête (– 5,5 %). Seul le Languedoc-Roussillon, avec une hausse de 0,8 % de ses effectifs, se situe au-dessus de la moyenne nationale.

Les ophtalmologistes perdus de vue

Les « atlas » du CNOM mettent également en relief de nombreuses inégalités régionales dans l’accès aux soins, soulignant la nécessité d’adapter la politique nationale d’organisation de la santé aux spécificités locales. Ainsi la Picardie, avec 5 % de nouveaux inscrits en secteur libéral, n’abordera pas la question de la démographie médicale de la même manière que la Corse qui en recense 42 %. Le CNOM alerte par ailleurs sur le risque de pénurie de médecins libéraux en activité régulière : 27,6 % des nouveaux entrants choisissent une activité salariale exclusive, alors que la médecine générale est composée à 58,7 % de médecins libéraux en activité régulière. Quinze spécialités n’enregistrent en outre aucune inscription en libérale. « Aucun médecin ophtalmologiste ne s’est inscrit au tableau libéral depuis trois ans », souligne Michel Legmann, président du CNOM. A cette situation s’ajoute le vieillissement de la population médicale : la moitié des régions françaises est confrontée à l’augmentation du nombre de médecins retraités, parmi lesquelles la Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Bourgogne.

Publicité