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Le vote de la semaine
Pensez-vous, compte tenu de l’évolution du métier, que les services, nouvelles missions et activités spécialisées de l’officine prendront l’ascendant sur le médicament lui-même ?
Ces activités prendront une place de plus en plus prépondérante, peut-être de l’ordre de 10 à 15 % du chiffre d’affaires d’une officine. Dans l’avenir, il faudra distinguer des pharmacies généralistes et des pharmacies spécialistes. Je suis entré depuis longtemps dans cette dernière démarche en passant plusieurs diplômes complémentaires de référence dans les pathologies du sommeil, l’infectiologie et de pharmacien oncologue. Au sein de mon officine, j’ai développé des activités dans le secteur de la LPPR recouvrant plus de 1000 patients en deux ans et demi pour un CA de plus de 1 M€ (environ 30 % du CA total). Mais j’ai cédé cette activité qui réclamait des ressources financières trop importantes pour la développer à une société cotée en bourse.
Bernard Abahouni, Vaulx-en-Velin (Rhône)
Le cœur du métier restera toujours la dispensation du médicament, les services et nouvelles missions permettront, en revanche, de se différencier et de fidéliser la clientèle. Mais cela restera marginal comme activité. Pour bien faire, il faudrait dédier 1 ou 2 journées dans la semaine aux consultations pharmaceutiques, cela prendrait trop de temps et je ne suis pas certain que les clients soient prêts à nous accorder également de leur temps. En deux ans, je n’ai réalisé qu’une dizaine d’entretiens pharmaceutiques… Les services et soins à domicile, ce n’est pas vraiment notre métier. Reste la spécialisation en MAD qui peut effectivement représenter un champ d’activité important. Ce type d’investissement n’est pas permis à tout le monde, surtout à Paris.
Riad Rossanaly Vasram, Issy les Moulineaux (Hauts-de-Seine)
Nous entrons dans une nouvelle façon d’exercer. Cette évolution est indispensable pour que notre réseau, actuellement en grande souffrance, puisse rester performant. J’espère que les services et nouvelles missions vont se mettre en mouvement et prendre une dimension importante. L’objectif n’est plus de raisonner en croissance de chiffre d’affaires mais en augmentation de marge suffisante pour continuer à faire vivre nos officines. Nous sommes condamnés à réussir cette période de transition, ce sera difficile au départ car compte tenu des enjeux d’équilibre des créances publiques, la marge de manœuvre sur la rémunération est pour l’instant limitée.
Charles Barrière, Is-sur-Tille (Côte-d’Or)
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