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« Le dispositif Octave nous rapproche du patient »
Adjointe en Maine-et-Loire, Yasmine Bouvier prend en main les patients inclus dans l’expérimentation Octave. Ce dispositif crée une interface entre pharmacies hospitalières et officines au bénéfice de patients âgés et polymédiqués.
C’est une expérimentation en cours en Bretagne et dans les Pays de la Loire depuis fin 2021. La pharmacie Galien, à Segré-en-Anjou Bleu (Maine-et-Loire), y participe depuis juin dernier.
Mené sur le modèle de l’article 51 de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018, le dispositif Octave vise à tester un modèle d’échanges entre pharmaciens d’officine et hospitaliers au bénéfice des patients. Agés de 65 ans et plus, polymédiqués et sous traitement chronique, ils sont adressés à leur officine en prévision d’une hospitalisation. « Le médecin cible les patients qui sont inclus au parcours en amont d’une intervention chirurgicale. Nous sommes prévenus de la demande d’intervention par un appel téléphonique ou par le biais de la plateforme commune Hospiville », témoigne Yasmine Bouvier, adjointe à la pharmacie Galien. Cette demande est formulée trois semaines environ avant le jour J. « Je suis informée de la date d’entrée à l’hôpital qui est retenue et du rendez-vous avec l’anesthésiste. Un bilan médicamenteux, automédication comprise, doit être réalisé à l’officine une semaine à dix jours en amont », explique l’adjointe. L’échange peut se faire par téléphone si le patient a des difficultés à se déplacer. Voire à son domicile. Cela prend environ 15 minutes. Les informations sont déposées sur la plateforme. « Les ordonnances sont scannées, les noms de médicaments et les posologies sont saisis en passant par un menu déroulant. Cela crée un lien particulier avec la personne qui a l’impression qu’on s’occupe bien d’elle. » Il est arrivé récemment qu’une pharmacienne de l’hôpital contacte l’officine deux jours avant l’hospitalisation pour s’assurer que le patient n’avait pas de nouveaux traitements depuis l’entretien préopératoire.
Contact et suivi réguliers
La seconde étape a lieu lors du départ de l’hôpital. La conciliation médicamenteuse de sortie y est réalisée et transmise à l’officine sur la plateforme. « Nous en prenons connaissance et, dans les jours qui suivent, nous joignons le patient pour faire le point avec lui. En particulier sur ses nouveaux traitements comme la prévention de la phlébite ou des antinflammatoires. » L’officine ne délivre pas forcément les médicaments de sortie. Ils peuvent avoir été fournis par une pharmacie proche de l’hôpital. « C’est à nous de nous préoccuper de lui et de lui rappeler de prendre contact avec nous à sa sortie. J’ai un calendrier spécial pour les dates de sortie inclus dans Octave. » Des rappels sont en train de se mettre en place par e-mail. Troisième étape : un nouvel échange avec la personne un mois après son retour au domicile. La pharmacienne réalise un bilan partagé de médication (BPM) qui permet d’enclencher la rémunération de l’officine (60 € pour le BPM, auxquels s’ajoutent 60 € pour le suivi dans le cadre de l’expérimentation). Dans cette officine, un patient est intégré chaque mois en moyenne. « Ce dispositif pourrait devenir une pratique courante. Il présente également l’avantage de familiariser la patientèle à la proposition d’entretiens en pharmacie », considère Yasmine Bouvier.
BIO Yasmine Bouvier
Diplôme de docteure en pharmacie à la faculté de Rennes (Ille-et-Vilaine)
En mai, devient adjointe à Segré-en-Anjou Bleu (Maine-et-Loire)
En juin, s’engage dans l’expérimentation Octave

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