- Accueil ›
- Profession ›
- Interpro ›
- L’atout holistique
L’atout holistique
Isabelle Houis se forme depuis dix ans en homéopathie, phytothérapie et aromathérapie. Elle a depuis adopté une démarche globale qui prend en compte le patient dans son environnement. L’holistique, c’est son nom, séduit de plus en plus de patients de la Pharmacie du Petit Chantilly
J’en avais assez de voir mes enfants sans cesse sous antibiotiques et j’ai cherché une solution moins agressive pour les soigner. Les résultats étant probants, j’ai décidé d’approfondir et me suis inscrite au diplôme universitaire d’homéopathie qui, à l’époque, se faisait en trois ans dans les locaux de Dolisos, explique Isabelle Houis, titulaire à Orvault, en Loire-Atlantique, qui mettra rapidement en pratique sa formation. J’ai reçu un accueil favorable de ma clientèle. Au départ mes conseils restaient symptomatiques puis, l’expérience et les formations aidant, je suis passée à une démarche globale. »
Issue, entre autres, de l’enseignement homéopathique, l’holistique consiste à envisager la santé d’un patient dans sa totalité. Premier principe fondamental : le « tout », à savoir le patient, dépasse la somme des parties qui le composent.
« En pratique, je m’intéresse à l’ensemble des symptômes décrits par le patient, j’établis une corrélation entre eux et m’intéresse au contexte dans lequel ils apparaissent, explique Isabelle Houis. Je situe le patient dans son environnement, son mode de vie, mais j’analyse aussi ses antécédents. Le symptôme pour lequel se plaint le patient est le reflet d’un état intermédiaire de santé, pouvant, si nous ne faisons pas de prévention, aboutir à une pathologie plus importante. »
Le patient remplit un questionnaire exhaustif sur ses symptomes
Cette vision originale du conseil et de la santé, la titulaire l’a également développée en se spécialisant ensuite en aromathérapie et en phytothérapie. « J’ai suivi une formation en deux ans au Collège d’enseignement de l’aromathérapie à raison de six week-ends par an, prolongés par des week-ends de perfectionnement et d’autres consacrés aux cas cliniques, raconte Isabelle Houis. Enfin, en 2008, j’ai suivi un diplôme universitaire de phytothérapie à la faculté de Nantes. Je m’intéresse aussi beaucoup à la micronutrition, même si je n’ai pas, pour le moment, suivi de formation spécifique. Dans l’ensemble de ces spécialités, on retrouve la même démarche, avec un enseignement qui se préoccupe beaucoup de l' »état intermédiaire » du patient. »
Reste à mettre en pratique au comptoir les connaissances et l’expertise acquises. Un exercice pas si facile pour une activité relativement chronophage. « Le fait que ces formations mêlent des professionnels de santé de tous horizons, et notamment des pharmaciens et des médecins, nous permet de nous enrichir mutuellement de nos pratiques et d’y puiser des solutions adaptables à l’officine », reconnaît la pharmacienne. Ainsi a-t-elle rédigé, à l’instar d’autres « étudiants », un questionnaire à remettre au patient. « Je leur propose de le remplir tranquillement chez eux », indique Isabelle. Le questionnaire reprend de façon exhaustive l’ensemble des symptômes évoqués par le patient, leur ancienneté, leur éventuelle périodicité, les facteurs améliorants ou aggravants, les intolérances digestives puis, organe par organe, le patient est invité à noter ce qui lui semble important. « Lors de la remise du questionnaire, en fonction à la fois du temps dont je dispose, de l’affluence mais aussi de la personnalité du patient, je propose un conseil au comptoir ou dans mon bureau. Sinon nous prenons rendez-vous. Dans ce cas, je me limite à trois rendez-vous par semaine. »
Les entretiens durent environ une dizaine de minutes. La pharmacienne propose non seulement les produits ou préparations qui lui semblent adaptés, mais dispense aussi plus largement des conseils hygiénodiététiques.
Une offre complète du conseil jusqu’au préparatoire
Passionnée et convaincue, Isabelle Houis n’hésite pas à systématiser l’offre de conseils en médecines douces. « Bien sûr, comme cela fait une dizaine d’années que je me suis spécialisée, mes clients sont désormais au courant. Ceux qui ont essayé et ont trouvé une solution efficace demandent spontanément ce type de remèdes, assure Isabelle Houis. De plus, j’essaie de systématiser l’offre et les conseils de ce type. Par exemple, lorsqu’un patient se présente avec une ordonnance en cardiologie (un traitement contre l’hypertension artérielle et un hypolipémiant par exemple) et m’explique qu’il a des douleurs musculaires, je lui propose un drainage hépatique en phytothérapie. La fois suivante, ayant été soulagé, il n’hésitera pas à me demander des conseils associés. Ma démarche est simple : je souhaite accompagner l’ordonnance de conseils associés pour amener peu à peu mes clients vers la prévention par l’utilisation de méthodes de soins naturelles. »
En outre, Isabelle Houis communique via une brochure qu’elle édite trimestriellement et distribue à ses clients. « Je traite chaque fois d’un thème différent, explique-t-elle. La dernière brochure s’intitulait « Abordons avec calme et prudence la grippe A ». » L’occasion ensuite de mettre en avant au sein de l’officine les formules d’aromathérapie mises au point en collaboration avec les médecins et pharmaciens inscrits à la même session au centre du Collège d’enseignement de l’aromathérapie. Car l’offre de la Pharmacie du Petit Chantilly intègre aussi des préparations réalisées à l’officine. « Avec la sortie des bonnes pratiques de fabrication pour le préparatoire, nous avons décidé de développer celui-ci. L’un de mes préparateurs s’est largement investi dans ce projet », note encore la titulaire.
Un travail de sous-traitance pour 130 officines
Une motivation de plus pour David Brousseau, préparateur à Orvault depuis un an et demi. « Nous sommes désormais sous-traitant pour 130 pharmacies et, si nous réalisons également des préparations classiques, nous sommes toutefois spécialisés en phytothérapie et aromathérapie. Les prescripteurs et les autres officines de la région le savent et nous font confiance », s’enorgueillit David Brousseau. Pour lui, comme pour les quatre autres préparateurs, les spécificités de la Pharmacie du Petit Chantilly sont indéniablement une source de motivation. « Lorsque je suis arrivé, je ne connaissais de la phytothérapie que les bases apprises au centre de formation des apprentis. Aujourd’hui on ne m’en fera plus sortir ! J’ai été estomaqué de voir les résultats que nous pouvions obtenir chez les patients. »
La formation se fait aussi en interne. « Entre 12 heures et 14 heures, nous nous organisons régulièrement des formations lors desquelles chacun apporte sa pierre. Isabelle Houis donne le la en phytothérapie et aromathérapie, une collègue préparatrice férue de fleurs de Bach nous forme à ces produits, je fais moi-même part des dernières connaissances en phytothérapie acquises dans des publications, etc. C’est une source d’émulation et de cohésion au sein de l’équipe », poursuit le préparateur.
Cette synergie est également développée en externe par la pharmacienne d’Orvault qui a gardé contact avec le groupe de formation du Collège d’enseignement de l’aromathérapie. « Nous formons un réseau informel très efficace et très motivant, confie-t-elle. Nous mettons en commun des formules, discutons de cas… C’est un groupe d’expertise sur lequel je peux m’appuyer, qui agit à la fois comme une piqûre de rappel et me permet d’enrichir mes connaissances. »
Envie d’essayer ?
Les avantages
– Un conseil différent très apprécié des clients.
– Une bonne façon de valoriser son image auprès des clients comme des prescripteurs spécialisés.
– Une motivation pour l’équipe.
– Un moyen d’intégrer un réseau informel de professionnels de santé.
Les difficultés
– Nécessité de se former régulièrement et d’être pointu car, dans ce domaine, les clients possèdent souvent eux-mêmes des connaissances approfondies.
– Cela suppose de consacrer du temps pour les formations et les rendez-vous avec les patients.
– S’organiser pour gérer des demandes de conseils parfois chronophages.
– Mieux vaut avoir un préparatoire adapté et des préparateurs motivés pour aller jusqu’au bout de la démarche.
Les conseils d’Isabelle Houis
– « Il faut vraiment acquérir une bonne formation de base avant de se lancer. »
– « Au départ, si une seule personne à l’officine est formée, mieux vaut lui laisser prendre en charge ce type de conseils. Mais, à moyen terme, l’équipe dans son ensemble doit acquérir un minimum de compétences pour répondre aux demandes basiques. »
– « Selon l’ordonnance, n’hésitez pas à en parler au comptoir. Cette spécialité se développe d’abord par le conseil associé. Le bouche-à-oreille fait ensuite le reste et les clients en feront la demande spontanément. »
- Economie officinale : les pharmaciens obligés de rogner sur leur rémunération
- Grille des salaires pour les pharmacies d’officine
- Explosion des défaillances en Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire et Occitanie
- La carte Vitale numérique, ce n’est pas pour tout suite
- [VIDÉO] Financiarisation de l’officine : « Le pharmacien doit rester maître de son exercice »
- [VIDÉO] Arielle Bonnefoy : « Le DPC est encore trop méconnu chez les préparateurs »
- [VIDÉO] Le service de livraison en ligne : « Ma pharmacie en France » disponible dès juin
- [VIDÉO] Négociations, augmentations, ancienneté… Tout savoir sur les salaires à l’officine
- [VIDÉO] 3 questions à Patrice Marteil, responsable des partenariats Interfimo
- [VIDÉO] Quand vas-tu mettre des paillettes dans ma trésorerie, toi le comptable ?
![[VIDÉO] Arielle Bonnefoy : « Le DPC est encore trop méconnu chez les préparateurs »](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2025/03/bonnefoy-dpc-680x320.png)
![[VIDÉO] Le service de livraison en ligne : « Ma pharmacie en France » disponible dès juin](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2025/03/grollaud-sans-680x320.png)