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L’APR veut attribuer les patients aux officines

Publié le 7 mai 2011
Par Matthieu Vandendriessche
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C’est un remède de cheval que l’Association de pharmacie rurale (APR) a concocté pour traiter la disparition d’officines en campagne. Son idée est simple, audacieuse et pourrait faire grincer des dents. Il s’agirait d’inciter les patients à s’approvisionner auprès de la pharmacie de leur commune (ou de la commune rattachée à cette officine) en cas de départ du dernier médecin. « Le choix d’une autre officine par le malade serait possible, mais soumis à une décote du montant du remboursement des médicaments prescrits », précise Benoît Thiébaut, président de l’APR. Ce dispositif, baptisé « officine dédiée de proximité » s’inspire du modèle du médecin traitant. La décote (dont le niveau reste à définir) sur la prise en charge des médicaments ne s’appliquerait pas si l’ordonnance émane d’un médecin de garde.

Une mesure à mettre en place à moyen terme

Selon l’APR, cette proposition s’inscrit dans la droite lignée des nouvelles missions officinales (soins de premier recours, pharmacien correspondant). L’effort ne devrait pas être trop pénible, car 80 à 90 % de la population rurale se rend déjà dans l’officine la plus proche. « N’imposant aucune étude préalable, le dispositif peut être mis en place d’ici deux à trois ans », assure Benoît Thiébaut. Pour lui, il faut faire vite, car plus de 20 % des officines rurales (près de 9 000 au total) seraient condamnées à disparaître dans les cinq années à venir. Pour alimenter sa réflexion, l’APR va informer l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) de ce projet. Il sera présenté aux pouvoirs publics dans les prochaines semaines et lors de l’assemblée générale de l’APR à Nancy, les 21 et 22 mai.

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