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- L’accompagnement du patient cancéreux
Les outils ? Ils existent. Les expériences partagées ? Elles ajoutent de l’empathie au professionnalisme. Les formations ? Des connaissances à jour sont évidemment indispensables. Une idée-force commune a traversé les différentes conférences sur le cancer : le pharmacien doit s’investir. C’est une mission en pleine expansion.
Le fort développement des traitements anticancéreux pris en ambulatoire a induit tout naturellement une redistribution des rôles entre la ville et l’hôpital et, de fait, mis le pharmacien au cœur du parcours de soins des patients atteints de cancer.
Sécuriser la dispensation
Pour sécuriser la dispensation de ces traitements souvent complexes, la Société française de pharmacie oncologique (SFPO) a mis en ligne, dans le courant du mois d’avril, des fiches d’aide à la délivrance de chimiothérapie (oncolien.sfpo.com).
Actuellement, une trentaine de fiches sont disponibles et quarante autres sont prévues. Les fiches sont pédagogiques, illustrées (photo du médicament, plan de prise…) et pratiques. Pour chaque molécule, les pharmaciens experts de la SFPO ont rédigé une note explicative, des conseils de dispensation et des avertissements. Dans les prochains mois, François Lemare, pharmacien hospitalier à l’institut Gustave-Roussy (Villejuif) et vice-président de la SFPO, annonce la mise en ligne de vidéos tutorielles de 4 minutes sur la dispensation des principales molécules anticancéreuses et d’un support destiné à mener un entretien dirigé avec les patients. Il permettra de colliger les informations recueillies et de générer automatiquement un courrier de synthèse à envoyer au prescripteur.
Valoriser son expertise
Encore en construction, l’interprofessionnalité est pourtant nécessaire dans le domaine de l’oncologie. Un point de vue que défendent le Dr Vaini-Cowen, chirurgien gynécologique et mammaire, et Claire Déséricourt, titulaire à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Cette officinale témoigne de son expérience autour du patient cancéreux. D’abord se former, explique-t-elle, impliquer l’ensemble de l’équipe, faire connaître son expertise auprès du public et identifier les acteurs du système de soin en ville et à l’hôpital pour mieux communiquer. La pharmacienne a également créé des outils spécifiques pour structurer les échanges avec les patients ainsi qu’un classeur permettant de collecter les informations utiles pour le patient et les soignants. Cette activité est certes chronophage et non rémunérée, mais la pharmacie y trouve son compte. Car la spécialisation est un facteur de différenciation dans une zone de chalandise et un évident motif de fidélisation des patients atteints de cancer et des aidants.
Savoir gérer les effets indésirables
En 2020, quelque 50 % des chimiothérapies devraient être administrées par voie orale imposant aux pharmaciens de maîtriser la toxicité de ces produits et les conseils associés. Nul doute qu’ils en ont bien conscience. Pour preuve, c’est devant une salle remplie et dans une ambiance studieuse que Maïtena Teknetzian, docteur en pharmacie et formatrice en IFSI, a mené la conférence du Moniteur des pharmacies sur la gestion des effets indésirables des chimiothérapies. La formation, alternant des rappels sur l’ensemble des anticancéreux et des cas pratiques, a su capter l’attention des participants. Car, dans ce domaine, une mise à jour des connaissances est forcément utile pour repérer une hypertension sous sunitinib révélée par des épistaxis, prendre en charge des diarrhées sous anthracyclines ou un syndrome main-pied sous capécitabine.
« Cancer, le suivi du patient à l’officine », Atoopharm ; « Les outils de formation en cancérologie dans le contexte de développement de l’ambulatoire », IGAS ; « Savoir gérer les effets indésirables de la chimiothérapie orale ? », Le Moniteur des pharmacies
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