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La pilule boudée par les femmes âgées de 20 à 29 ans

Publié le 30 septembre 2017 | modifié le 2 février 2025
Par Yolande Gauthier
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Le débat médiatique de 2012 sur les pilules de 3e et 4e générations a-t-il modifié de manière pérenne les pratiques contraceptives des Françaises ? C’est pour répondre à cette question que le Baromètre santé de l’agence Santé publique France a interrogé, en 2016,4 315 femmes âgées de 15 à 49 ans non ménopausées, ni enceintes ni stériles et qui ne cherchaient pas à avoir d’enfant au moment de l’enquête. Près de 72 % d’entre elles ont recours à une méthode médicalisée pour assurer leur contraception. La pilule reste la plus utilisée (36,5 %), surtout chez les 15-19 ans (60,4 %) et les 20-24 ans (59,5 %), pour décroître ensuite (35,4 % des 30-34 ans). Viennent ensuite le DIU (25,6 %), dont l’utilisation augmente avec l’âge pour atteindre un niveau proche de la pilule chez les 30-34 ans (31,6 %), puis le préservatif (15,5 %) et l’implant (4,3 %). L’agence note que la baisse du recours à la pilule constatée chez les 15-49 ans en 2013 se poursuit en 2016, avec une diminution significative de 3,1 points en trois ans. Mais l’analyse montre des dynamiques très différentes selon la classe d’âge. Pour les deux extrêmes, la crise de 2012 n’a quasiment pas modifié le schéma contraceptif. Les 15-19 ans continuent à prendre majoritairement la pilule (probablement de 1ere ou 2e génération), et le DIU reste absent de cette tranche d’âge. Les 45-49 ans qui étaient déjà moins de 20 % à utiliser la pilule n’ont pas modifié non plus leurs pratiques. Le DIU continue à progresser chez les 30-44 ans. C’est parmi les femmes âgées de 20 à 29 ans que les principaux changements ont été observés, avec poursuite de la baisse de l’utilisation de la pilule. Deux tendances contraires se dégagent : report vers des méthodes à l’efficacité pratique plus grande (DIU, implant), ou – surtout chez les 25-29 ans appartenant aux classes sociales les plus précaires –, report vers le préservatif dont l’efficacité est moindre que celle de la pilule. « Aujourd’hui, on constate une plus grande diversité des moyens contraceptifs chez les 20-29 ans. Le choix de la pilule reste encore trop marqué par le fait d’avoir eu ou pas des enfants », souligne le directeur général de l’agence François Bourdillon.§

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